Décision ■ Sur les 167 structures fonctionnelles, une dizaine seront fermées, dont deux à Alger, sur instruction du ministre de la Santé. 3 autres ont reçu des avertissements alors que d'autres ont été blâmées. C'est ce qu'a déclaré, hier, le Pr Larbi Abid, directeur général des établissements de santé auprès du ministère de la Santé, en marge d'une rencontre nationale avec les gestionnaires des cliniques privées à l'INSP d' Alger. Faisant une évaluation de la situation réelle des établissements de santé privés, Pr Larbi revient sur les principales anomalies constatées sur le terrain. Les inspections menées dans des structures de santé privées ont révélé que très souvent aucun bilan des activités de ces structures n'est établi. «La plupart des cliniques fonctionnent avec le personnel du secteur public. Certaines recrutent des paramédicaux sans aucune qualification». Ce qui est encore plus grave à ses yeux, c'est que, «Plusieurs EHP ramènent des praticiens étrangers qui exercent illégalement sans aucune autorisation. Ne s'agit-il pas d'un moyen pour attirer les patients ?», s'est-il interrogé. Le même bilan a montré du doigt d'autres dysfonctionnements à savoir l'exercice illégal de certains praticiens. «Tous les comptes rendus opératoires sont signés par le même médecin dans une clinique !», ce qui est une aberration sur un plan médico-légal sans compter les médecins qui y exercent une activité complémentaire sans autorisation et ceux n'ayant pas encore accompli leur service civil. L'activité complémentaire ayant permis à beaucoup de praticiens de déserter leur service pour se consacrer à la pratique de la médecine dans les structures privées. «Des praticiens exercent dans des cliniques avec des décisions autorisant l'activité complémentaire datant de 2010, 2011 et 2012» ! Or, cette autorisation n'est valable que pour une année. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a été catégorique en rappelant que la décision du «gel des autorisations de l'activité complémentaire» a été prise depuis son installation à la tête du département ministériel il y a deux mois. Pour peu, la loi de la santé relative au renouvellement des autorisations a été «suspendue» temporairement jusqu'à ce qu'il y ait une solution effective à ce problème «auquel de nombreux députés, sénateurs, professionnels ont tiré la sonnette d'alarme face au détournement sans scrupule des malades du secteur public vers le privé». Cependant, selon des informations recueillies sur place, cette pratique est devenue monnaie courante. «Le chevauchement de l'exercice médical fait tâche d'huile, nombreux ne respectent pas cette instruction ministérielle, ce qui peut avoir des conséquences tragiques sur la santé et la vie du malade», a-t-on commenté. S'adressant aux responsables des cliniques privées, le ministre de la Santé a déclaré que «Le temps de l'absence de la tutelle était révolu. Le secteur privé doit se hisser à un meilleur niveau pour pouvoir tirer vers le haut le secteur public».