Attendu qu'il exprime sa position sur l'élection présidentielle du 17 avril, le FFS vient enfin de la livrer à l'opinion. Ni boycott ni participation. Ainsi pourrait-on résumer "la résolution politique" qui vient de sanctionner une réunion extraordinaire du conseil national de ce parti. Au FFS, il y a comme une règle écrite dans quelque mystérieux texte sacré : il faut toujours qu'il y ait un "ni-ni". Après avoir décrit une situation politique marquée par un délitement de l'Etat, visible "chaque jour un peu plus", et un processus électoral qui n'y changera strictement rien, le FFS se trouve encore des raisons de ne pas appeler au boycott. Même s'il estime que "le fossé entre les institutions et les citoyens ne fera que se creuser davantage" au lendemain du prochain scrutin présidentiel qualifié, quant à lui, de "formalité" pour imposer les options des décideurs, et même si la participation à un tel scrutin est jugée "inconcevable", l'instance dirigeante du FFS se refuse à opter pour le boycott. Comprendra qui pourra. La question coule de source : pourquoi ce parti, qui avait boycotté des élections pour moins que cela, n'ose-t-il pas franchir le pas et rejeter clairement un scrutin qui, avant même sa tenue, est sans conteste le plus décrié de l'histoire de l'Algérie post-88 ? Parce que l'option du boycott "ne constitue pas, à elle seule, une alternative", répond le FFS. Personne n'avait dit le contraire, pas même les partis qui ont choisi cette option. Car, oui, il faut que le boycott soit le début d'un processus politique devant permettre l'esquisse d'une alternative consensuelle qu'il conviendra de faire aboutir à une transition politique pacifique. Mais le FFS n'ose pas le dire ainsi, sous peine de devoir expliquer son rejet d'une démarche qui, de son propre avis, peut constituer, tout au moins, un élément pour l'amorce d'une initiative à même de produire l'alternative souhaitée. En s'isolant ainsi du bloc politique acquis au boycott sans intégrer celui de la participation, le FFS ne se met-il pas, tout compte fait, complètement et pour toujours, hors du coup ? Un peu comme l'a fait, huit jours auparavant, un certain Mouloud Hamrouche qui, lui aussi, avait commencé par rendre publique une déclaration sur le même mode du "comprendra qui pourra". Mais on l'aura compris : Hamrouche out, le FFS ne pouvait que se mettre "hors champ". Nom Adresse email