L'Algérie connaît ces derniers mois une situation de danger telle qu'elle peut l'entraîner vers le drame d'une déstabilisation aux conséquences désastreuses alors même que la rengaine d'une prétendue stabilité nous est servie depuis 15 ans ! Comment rester indifférents au spectacle d'une scène politique marquée par la corruption, la violation des libertés, le viol de la Constitution, la négation de la volonté populaire, la dilapidation des richesses du pays et la transformation des institutions de l'Etat en comités de soutien pour le maintien de l'autocratie, du gouvernement, par la rapine qui ne profite qu'à une caste de nouveaux riches qui a émergé à la faveur de la soumission du pays et de ses richesses à l'ordre implacable du libéralisme triomphant ! Pouvons-nous rester indifférents devant un système agonisant/finissant qui a acheté, achète et achètera la paix sociale en dilapidant les profits de la rente pétrolière afin d'endormir et contrôler les Algériens, asseoir sa mainmise sur les richesses du pays et perpétuer un système vieillissant à l'image de son chef que l'on veut nous imposer pour encore plusieurs années. Mais il ne s'agit ni d'un 4e mandat, ni d'un 5e, voire d'un énième, ni même d'un quelconque candidat. Non, il s'agit de la nature du régime politique qui a gouverné l'Algérie depuis des décennies. Car depuis l'Indépendance, la volonté populaire a été ignorée au profit de forces occultes qui ont accaparé le pouvoir avec l'aide d'un contrôle bureaucratique qui lui a permis, par la fraude, l'exploitation éhontée des élections et la marginalisation de toutes les forces vives de la nation, à chaque fois, de se renouveler et de se perpétuer jusqu'à nos jours. Face à cette situation, nous ne pouvons accepter que l'université puisse rester en marge des mouvements de la société et nous appelons la communauté universitaire algérienne à se mobiliser pour exprimer son refus de la perpétuation de ce système et pour l'instauration d'un Etat civil libre et démocratique respectueux de la volonté populaire. Un Etat qui combat la corruption, qui investit les richesses du pays dans un projet de développement juste et global, qui ouvre la voie aux nouvelles générations à l'alternance dans la gouvernance du pays. Une gouvernance démocratique qui redonne au peuple la liberté de son choix, rétablit les voies légales, justes et transparentes de l'exercice démocratique et souverain du droit de voter qui a été vidé de sa portée symbolique par le népotisme, le clientélisme et l'irruption de l'argent dans le champ social et politique. Nous appelons pour cela à un rassemblement de protestation aujourd'hui 13 mars à 10h à l'université d'Alger 2 au campus de Bouzaréah. Liste des premiers signataires : Abdelhamid Bourayou, Mohamed El-Korso, Djebbab M. Noureddine, Taleb Khaoula Ibrahimi, Mustapha Madhi, Amar Boussaha, Amar Djefal, Zoubir Arrous, Mohamed Henad, Bendouda Malika, Bourayou Ali, Nacer Djabi, Fenni Achour, Cheniki Ahmed, El Yamine Bentoumi, Matari Abdelouahab, Ismaïl Mehena, Fatma Oussedik, Seffar Zitoun Madani, Nouissar Mustapha, Rachid Tlemçani. Nom Adresse email