Nombreux étaient hier les gardes communaux à avoir battu le pavé de plusieurs régions du pays. Ils ont tenu des sit-in de protestation à Oum El-Bouaghi, Béjaïa, Blida, Ouargla, Boumerdès et à Bouira. Ils se sont rassemblés devant le siège de leurs wilayas respectives pour dénoncer l'accord signé avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et s'exprimer du coup sur la présidentielle d'avril prochain. À Bouira, ils étaient près d'un millier de gardes communaux à avoir marché hier dans la ville pour exiger la reconnaissance de leur statut et la satisfaction de leur plateforme de revendications. Plusieurs gardes communaux sont intervenus pour soulever leurs problèmes, et Aliouat Lahlou interviendra tout de go pour redonner confiance à l'assistance : "Vous n'êtes pas seuls aujourd'hui, 43 wilayas connaissent des rassemblements similaires et personne ne pourra nous diviser." Et d'ajouter : "Dimanche dernier, certaines personnes ont été induites en erreur et se sont rendues chez le Premier ministre pour négocier. Je dis qu'il n'y a aucune négociation en cours, même si un document nous est parvenu faisant état d'un accord entre les gardes communaux et le Premier ministre. D'ailleurs, M. Sellal vient de déposer sa démission aujourd'hui, donc il n'y a aucun crédit à accorder aux pourparlers ayant eu lieu dans ce dialogue préfabriqué." Aussi, aux quelques voix qui se sont élevées pour dénoncer l'opposition au 4e mandat de Bouteflika, le porte-parole des gardes communaux fera montre de compréhension sur un ton ironique. "Vous avez pris les armes hier pour combattre le terrorisme et maintenant vous avez peur d'afficher vos positions... Que celui qui veuille d'un 4e mandat prenne le mégaphone et invite l'assistance à faire une marche de soutien, je ne l'en empêcherai pas." Aliouat Lahlou réitérera son engagement pour le sang de plus de 4 600 martyrs qui se sont sacrifiés au cours de la décennie noire. Pour sa part, Benbessa Ali, coordinateur du Front national de la décennie noire (FNDN), prendra la parole pour inviter l'ensemble des victimes de cette période à rejoindre leur cause : "Nous appelons les Patriotes, les gardes communaux, les victimes du terrorisme, les soldats, les rappelés de l'ANP, les gendarmes, les policiers, les journalistes et tous les milliers de victimes à nous rejoindre pour arracher leurs droits. Quant à leur situation socioprofessionnelle, nous nous battrons pour qu'ils aient le droit aux logements, la revalorisation de leurs pensions." Près 800 gardes communaux, selon les policiers, et plus de 1 000 éléments, selon les organisateurs, scanderont sur plusieurs kilomètres du quartier Farcahati, en passant par l'ex-gare routière, des slogans hostiles au pouvoir, tels que "Ulac s'mah ulac", "Pouvoir assassin" et "Harass baladi en colère''. À Oum El-Bouaghi, ils étaient une centaine à se rassembler devant le siège de la wilaya pour demander carrément l'annulation des dernières mesures prises par le gouvernement concernant le corps des gardes communaux. "Nous nous démarquons de ceux qui ont été convoqués parce qu'ils ne représentent qu'eux-mêmes", ont-ils dénoncé. À Blida, les gardes communaux étaient plus de 200 dont des femmes de gardes communaux décédés durant la lutte contre terrorisme qui ont protesté contre l'oubli et l'indifférence des pouvoirs publics. Ils ont menacé d'organiser bientôt une grande marche vers Alger si leurs revendications ne seraient pas prises en charge par les pouvoirs publics. "Cette journée de protestation est organisée à travers les 48 wilayas pour protester contre les agissements du gouvernement", a déclaré Hakim Chaïb, porte-parole des gardes communaux. Par ailleurs, plus d'une centaine de gardes communaux se sont rassemblés hier devant le siège de la wilaya d'Ouargla pour exiger la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Ils disent qu'ils vont poursuivre leur mouvement jusqu'à pleine satisfaction de leurs revendications. "Nous avons lutté contre le terrorisme pour sauver le pays et maintenant, l'Etat doit reconnaître nos sacrifices et nous donner nos droits", a indiqué, de son côté, le porte-parole des gardes communaux de la wilaya de Ouargla. Pour leur part, des gardes communaux de la wilaya de Béjaïa ont observé, hier, un rassemblement devant le siège de la wilaya après celui organisé le 9 mars dernier. Les gardes communaux sont revenus à la charge pour dire haut et fort : "Non au 4e mandat de Bouteflika" et "15 ans Barakat". "Des terroristes ont été réhabilités par Bouteflika et nous, nous sommes marginalisés", estime le porte-parole des gardes communaux de la wilaya de Béjaïa. À Boumerdès, des dizaines de gardes communaux venus de plusieurs coins de la wilaya se sont rassemblés hier matin devant le siège de la wilaya pour réitérer leur rejet de l'accord conclu entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et certains de leurs représentants. Arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Notre cause n'est pas à vendre" et "Non au marchandage politique de nos revendications", les gardes communaux affirment "décliner toute responsabilité sur les dispositions et les termes de l'accord défini entre le Premier ministère et les quelques représentants convoqués pour parapher cet accord", dénoncent les protestataires dans un document remis à la presse. Synthèse correspondants Nom Adresse email