Les gardes communaux de la wilaya de Bouira ont répondu massivement à l'appel de leur coordination, hier matin, en se réunissant devant le siège de la wilaya. Pour Aliouat Lahlou, porte-parole de cette coordination, le gouvernement s'affole en prenant des demi-mesures visant à apaiser les esprits des gardes communaux. "Un communiqué du ministère de l'Intérieur vient une fois de plus jeter de l'huile sur le feu, c'est aberrant ! Nous exigeons un statut de dignité et on nous promet des postes de travail ! On veut l'application et la satisfaction de la plate-forme de revendications des gardes communaux qui est maintenant scellée et non négociable", a déclaré M. Aliouat. Ce dernier rappellera : "Nous avons été aux côtés du président de la République pour les campagnes de 1999, 2004 et 2009, le résultat est là aujourd'hui, nous sommes marginalisés par ce pouvoir qui préserve ses intérêts sans se soucier du peuple. Avec ce 4e mandat nous nous dirigeons vers une amnistie générale qui bénéficiera aux terroristes mais surtout aux corrompus, corrupteurs et autres voleurs." À propos du dialogue entamé entre les représentants des gardes communaux et les services du ministère de l'Intérieur, M. Aliouat affirme être "repu" du dialogue de sourds. "Nous voulons que le sang des 4 668 martyrs gardes communaux ne soit pas oublié et c'est pour eux que nous revendiquons nos droits aujourd'hui". À Tizi Ouzou, les membres de la coordination nationale des gardes communaux ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya. "On est peu nombreux aujourd'hui, ce qui relève la nécessité de ressouder nos rangs ici à Tizi Ouzou", lance M. Mokhtari, un ex-garde communal rencontré hier sur place. Et d'ajouter : "Nous avons des revendications sociales et nous devons suivre les directives de notre coordination nationale qui a appelé cette fois à l'organisation d'une marche depuis la wilaya de Bouira vers Alger, programmée le 12 mars prochain. Personne n'a le droit de faire cavalier seul. Nous avons une coordination qui est la seule habilitée à prendre une décision". Si avant, les revendications des gardes communaux étaient d'ordre social, suivant une plateforme appelant, entre autres, à une reconnaissance de leur sacrifice durant la décennie noire, cette fois, ils disent non à un 4e mandat. Ils s'estiment victimes de la réconciliation nationale "qui a blanchi les terroristes que nous avons combattus". Aliouat Lahlou a, par ailleurs, qualifié de "préfabriquée", la rencontre d'hier des membres des gardes communaux, au Palais du gouvernement, avec Abdelmalek Sellal estimant que "leur plateforme de revendications est scellée et non négociable. Nous allons mêmes organiser des comités dans les communes pour rejeter ces élections présidentielles". Par ailleurs, les gardes communaux rassemblés devant le siège de la wilaya de Béjaïa ont scandé "Non au 4e mandat ! 15 ans barakat !" Prenant la parole devant le portail de la wilaya, Rachid Boumeraou, le chargé de la communication auprès de la coordination des gardes communaux de Béjaïa, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer à boulets rouges sur le président sortant, Abdelaziz Bouteflika. "Nous sommes contre le 4e mandat de Bouteflika. Tout comme nous sommes contre sa politique de réconciliation nationale qui a réhabilité des sanguinaires islamistes tout en méprisant le sacrifice des 4 600 gardes communaux assassinés par les terroristes pendant la décennie noire. C'est un mépris flagrant envers notre corps de sécurité", a-t-il lancé sous les acclamations de la foule. Hafidh Bessaoudi/K. Tighilt/Kamal Ouhnia Nom Adresse email