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Liaison dangereuse sur internet 49e partie
Publié dans Liberté le 19 - 03 - 2014

Résumé : Tahar lui avoue son amour et la bouleverse profondément. Inès retourne au bureau, prétextant qu'il y a du monde à la pizzéria. Fateha s'est fâchée. Elle a le sentiment qu'Inès la nargue. Celle-ci ferme les yeux pour que sa mère ne puisse pas lire en elle. Elle est amoureuse...
L'amour vient d'ajouter une nouvelle couleur à sa vie tranquille. Du rose à volonté. Inès passe son temps à penser à Tahar. Il lui manque. Ils ne sont pas en contact depuis des jours, vu que sa mère n'a toujours pas réglé le problème de connexion. Elle ne semble pas pressée de le faire.
La jeune fille ne lui fait aucune remarque, elle sait qu'elle sera contrainte à rétablir la connexion si elle ne veut pas la voir partir au cybercafé. Une fois qu'elle aura repris les cours, elle aura besoin de se connecter, dans le cadre des recherches et des exposés.
Quelques jours après la rentrée, leur prof de sciences naturelles leur demande un exposé. Inès voit l'occasion idéale pour la relancer et même la culpabiliser.
- Il le veut dans deux jours, et par ta faute, j'aurais un zéro !
- Et tes camarades de classe, vous ne travaillez pas en groupes, comme autrefois ?, l'interroge Fateha.
- Je ne connais personne, réplique Inès.
- Tu pourrais faire un effort, lui reproche sa mère. Certes, tu es nouvelle dans l'établissement, mais ce n'est pas une raison pour que tu ne fasses pas connaissance ! Je suis sûre qu'il doit y avoir de sympathiques filles dans ta classe !
La jeune fille soupire en secouant la tête.
- C'est vrai, mais une fois amies, je partirai d'ici ! Une fois qu'on sera installés définitivement, je me ferai des amies, dit-elle. Plus jamais je ne m'investirai dans des relations qui ne dureront pas !
- Ton père finira par trouver un poste permanent où ils ne pourront pas se passer de lui.
- Dans vingt ans, plaisante Inès sans rire. Je serais vieille alors ! Pour amis, je prendrais mieux des chats... Je pourrais toujours les prendre avec moi ! Rien ne nous séparera !
- Tu exagères ! Ton père ne va pas passer sa vie à déménager ! Il n'a plus trente ans...
- Malgré ça, il tient toujours à partir ! Je l'imagine à soixante ans, soixante-dix ans, avec son vieux cartable. Ils sont inséparables...
- Si, ils finiront par se séparer une fois à la retraite !
Inès rit.
- Mon père partir en retraite ! Tu rêves... Son cœur s'arrêtera le jour où ils lui en parleront !
On frappe à la porte. Au quatre coups, elles savent que c'est lui.
- Quand on parle du loup...
Inès va ouvrir à son père et l'embrasse chaleureusement.
- Aaslama papa ! Tu rentres tôt aujourd'hui, remarque-t-elle, alors qu'il enlève sa veste et l'accroche au porte-manteau.
Djaâfar sourit malgré la fatigue.
- J'ai eu la migraine, une grande partie de la journée...
- Tu n'as pas pensé à prendre des calmants ?
- Si, j'en ai pris trois... Y a du café ?
Fateha est en train d'en préparer à son intention. Elle sort de la cuisine.
- Bienvenue chez toi, lui dit-elle.
- Merci...
- Tu as passé une bonne journée ?
- Si je n'avais pas eu mal à la tête. Et pour vous deux, comment s'est-elle passée ?
Fateha, tout en lui servant une tasse de café, répond :
- Comme d'habitude... Il y a eu du monde et des papiers à saisir...
- Et toi Inès ? Tu te plais dans ta nouvelle classe ?
La jeune fille sourit à son père.
- Comme tu viens de le préciser, je suis dans ma nouvelle classe... J'essaie de m'habituer, dit-elle.
- Ça viendra avec le temps, murmure-t-il. Ce n'est facile pour personne...
- Pour toi aussi ?, s'écrie Inès, étonnée.
- Pourquoi j'aurais la migraine sinon ?, réplique-t-il en passant la main sur son front.
- Meskine papa !
Il sourit.
- Des nouvelles de tes amies ?
- On est sans connexion depuis des jours et des jours, soupire-t-elle. Maman avait promis de régler le problème et elle n'a jamais trouvé le temps... Et figure-toi papa que j'ai un exposé à préparer !
Djaâfar hausse les sourcils, surpris. Il se tourne vers sa femme qui inspectait le contenu du frigo.
- Je règle le problème dès demain, promet-il à Inès. Allez, va réviser ! C'est une année décisive pour toi !
- T'inquiète papa, je l'aurai le bac !
- Incha Allah !
Inès va dans sa chambre, les laissant seuls dans la cuisine.
(À suivre)
A. K.
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