Le projet du viaduc du Transrhumel de Constantine, dont la réception était prévue pour le 1er trimestre de l'année 2014, va accuser du retard. En effet, l'un des grands ouvrages inscrits sur l'agenda des responsables locaux ne sera pas inauguré le 16 avril prochain, comme annoncé en grande pompe. "Il nous faut au minimum 3 mois de plus pour pouvoir achever les travaux au niveau des sorties du pont", nous a précisé Hamza Bellami, chargé des conflits sociaux près de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Tout en ajoutant que "le taux d'avancement des travaux est de 98%". De son côté, le chef du projet en question a déclaré dernièrement, sur les ondes de la radio locale, que "les travaux restants seront achevés dès la réception des matériaux commandés de l'étranger, raison pour laquelle le projet pourrait connaître un peu de retard". Et d'expliquer : "Les matériaux attendus serviront à des travaux de finition, dont l'équipement de l'infrastructure en corniche et garde-corps." Notons que le chantier en question a connu plusieurs mouvements de grève, notamment en juin et en juillet 2013, ce qui a été à l'origine des retards dans la réalisation du projet. Confiés à une entreprise brésilienne, Andrade Gutierrez en l'occurrence, les travaux ont été lancés en septembre 2010. L'enveloppe financière dégagée est estimée à 19 milliards de dinars. Il s'agit du 8e pont qualifié" de "Pont vers le futur" qui va relier les deux rives de la ville du Rocher, du plateau de Mansourah à l'avenue Aouati-Moustapha. Il doit supporter deux voies de circulation de 3,50 m par sens, soit 4 voies au total. Cet ouvrage d'art se veut une bouffée d'oxygène qui sera apportée à la circulation au centre-ville. Ce viaduc viendra ainsi diminuer la tension sur les infrastructures urbaines existantes à Constantine, permettant du coup de dévier une partie du trafic et d'améliorer les conditions de circulation. Cependant, depuis que des mégaprojets, à l'image du Viaduc ou encore le tramway, ont été mis en chantier, la circulation est sens dessus-dessous. Les autorités ont, tant bien que mal, essayé de mettre en place "plusieurs" plans de circulation réalisés par des bureaux d'études spécialisés, à l'instar du bureau d'études Bitur, lequel a réalisé en 2013 deux plans de circulation. Le premier est conçu pour le centre-ville et le second pour la nouvelle ville Ali-Mendjeli, afin, dira-t-on, d'atténuer la tension, mais en vain. A contrario, l'anarchie a pris le dessus et le centre-ville étouffe toujours. Aucun itinéraire de délestage n'est proposé. Les automobilistes improvisent. Ce qui crée de plus en plus d'embouteillages. Les avenues Aouati-Mustapha, Fedj Errih dans le centre-ville, Sidi-Mabrouk (périphérie), ou encore la nouvelle ville sont tout au long de la journée bouchonnés. "Nous sommes obligés de partir de la maison à 6h du matin pour éviter les embouteillages", dira une habitante du quartier Ali-Mendjeli. Un habitant de Sidi-Mabrouk renchérit : "Je prends mon mal en patience ; deux, parfois trois heures sur la route, alors que je travaille dans le centre-ville." Si le problème de la circulation commence à faire partie du quotidien des Constantinois, celui du transport continue à être de plus en plus fastidieux. Si certains particuliers préfèrent utiliser les transports en commun afin d'éviter de tomber dans des bouchons interminables, ils se voient confrontés à un autre problème plus épineux. La plupart des taxis font grise mine dès qu'on leur annonce la destination choisie, notamment celle concernée par des travaux, ce qui oblige les clients à faire le pied de grue pendant des heures, pour qu'un taxi daigne finalement de vous emmener. Selon des professionnels du secteur, les travaux pour le lancement de mégaprojets, notamment ceux inscrits dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe", sont toujours à la traîne. Les projets mis en branle n'ont pas pris en compte le citoyen. Les perturbations enregistrées au niveau de plusieurs points névralgiques de la wilaya de Constantine ont prouvé, à plus d'un titre, qu'il y a une incidence directe, aussi bien sur la vie socioprofessionnelle que psychologique des citoyens, et cela se reflète sur le comportement des automobilistes, notamment. SOUHEILA B./Lynda NACER Nom Adresse email