Sauf évènement extraordinaire, la campagne électorale pour la présidentielle, qui en est déjà à sa première semaine, risque de s'achever aussi lamentablement qu'elle a commencé. C'est le constat que font pratiquement tous les observateurs dans les wilayas de la région est du pays et ce n'est pas la maladroite campagne "d'incitation au vote" que tentent de mener les candidats ou leurs représentants, qui pourra contrecarrer le rejet évident de cette élection par les populations des wilayas citées, affirme-t-on. Et de citer pour l'exemple ces salles de meeting désespérément vides, si elles ne sont pas occupées par des jeunes et des moins jeunes "recrutés" pour la circonstance à l'occasion des rencontres avec les candidats. Les mêmes observateurs notent également l'indigence des plans de communication des responsables des comités locaux de campagne de ceux-ci, lesquels se démènent en vain pour attirer l'attention d'une population qui a la tête ailleurs. Hormis ces rangées de haut-parleurs placés au-devant des permanences desdits comités et diffusant de vieux chants patriotiques et d'autres rengaines désuètes, on ne constate aucune des activités propres à une campagne pour une élection de l'importance de la présidentielle, en effet. Pas de portraits sur les panneaux d'affichage, ni de tracts ou autres dépliants à même de renseigner sur les programmes que l'on est en droit d'attendre de l'un ou l'autre des candidats en lice. Les citoyens, qui ont assisté à des meetings, trouvent que les discours prononcés çà et là sont creux et que l'argumentaire des candidats est peu convaincant, s'il n'est pas tout bonnement puéril. "Aucun candidat n'a réussi à séduire ou du moins à intéresser l'homme de la rue, puisqu'aucune mesure concrète n'est proposée contre les problèmes que sont l'emploi, le logement, le développement économique", relève ce père de famille rencontré à hauteur du marché d'El-Hattab d'Annaba. Pour ce dernier, l'heure est grave du moment que les citoyens, notamment les jeunes, ne se sentent pas concernés par ce qui se passe. "C'est un peu comme si cette élection n'engageait pas l'avenir immédiat de l'Algérie ou qu'elle a lieu en pays étranger", ajoute notre interlocuteur avec une pointe de regret. Un autre passant, plus jeune qui se présente comme un fonctionnaire se dit, quant à lui, choqué par la démesure des moyens mis à la disposition des soutiens à la candidature pour un 4e mandat du Président sortant ; des moyens que n'ont pas ses cinq concurrents, soulignera-t-il. Ce quadragénaire s'élève contre l'administration et rappelle que la loi est claire à ce propos : "Les collectivités locales doivent respecter certaines règles pour leur communication en raison de l'interdiction qui leur est faite de contribuer directement ou indirectement au soutien de la campagne électorale d'un candidat. L'administration n'a pas le droit de financer une action de communication qui ferait campagne pour un candidat", objectera-t-il avec une moue désabusée. A. A Nom Adresse email