Quatre-vingt-cinq prétendants à la candidature pour l'élection présidentielle du 17 avril, dont 18 présidents de partis politiques, ont retiré les formulaires de souscription auprès du ministre de l'Intérieur. Le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, qui a donné l'information lors d'un point de presse, hier, a toutefois indiqué que les prétendants qui ont annoncé leur intention de constituer des dossiers de candidature, ne peuvent être considérés comme candidats, jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel valide leurs dossiers. «L'administration qui est chargée de mettre en place les préparatifs techniques de la campagne électorale, a recensé 3 250 infrastructures, notamment les salles de spectacles, stades et places publiques qui seront mises à la disponibilité exclusive des candidats pour leurs meetings, sous l'égide de la commission nationale de surveillance des élections», a-t-il indiqué. De même, pour les candidats issus de l'émigration qui disposeront des sièges des ambassades et consulats, pour leur affichage. Les partisans du boycott actif de l'élection présidentielle, quant à eux, n'auront pas droit aux salles. Le représentant du ministre de l'Intérieur a affirmé, dans ce sens, que «les salles recensées à travers le territoire national, devraient êtres suffisantes uniquement pour les candidats». «Nous ne concevons pas de travailler dans le sens contraire de l'administration qui est chargée de prendre les dispositions matérielles et techniques au profit des candidats», a-t-il encore martelé, en guise de précision vis-à-vis de cette question. Dans la perspective de l'élection à venir, le directeur, en abordant les résultats de la révision exceptionnelle des listes électorales qui a lieu du 23 janvier au 6 février, a précisé que cette dernière opération devait permettre aux jeunes ayant atteint 18 ans révolus de s'inscrire sur les listes électorales, pour ceux ayant changé de domicile de le faire dans les nouvelles communes de résidence, la radiation de tous les citoyens décédés et, enfin, d'inscrire tous les citoyens non inscrits sur les listes. Cette opération s'accompagne d'une campagne de sensibilisation à travers les médias, dans le cadre de laquelle s'inscrit l'élaboration des dépliants. Cela s'ajoute à la mise en place de commissions de surveillance et de supervision de l'élection présidentielle. La commission de surveillance composée de représentants des partis, sera installée après que le Conseil constitutionnel ait dressé la liste définitive des candidats. «Le ministère de l'Intérieur, soucieux d'assurer la sécurité des citoyens suit de très près les événements qui ont lieu dans le pays», dira également M. Talbi, en réponse à l'appel au boycott de certains partis, avant d'ajouter : «Nous respectons leurs opinions, et leurs avis même si nous ne les partageons pas, c'est ça la démocratie.» En qualifiant la prochaine échéance électorale d'«élection déterminante», il a expliqué que «cette élection présidentielle sera aussi déterminante que celle de 2012, où l'Algérie était ciblée par ce qui se disait au sujet du printemps arabe, et le danger qui guettait le citoyen». A propos des garanties de neutralité de l'administration, le directeur des élections au ministère de l'Intérieur a affirmé que l'une des garanties a consisté à confier la présidence des commissions de révision des listes électorales à des magistrats, et la remise des listes aux candidats, ainsi que la décision de confier les centres de vote à des citoyens. Et enfin, la permission accordée aux représentants des partis d'être présents au sein des centres et bureaux durant toute l'opération de vote. Mohamed Talbi, a, dans ce contexte, émis le vœu que les représentants de tous les candidats puissent être présents dans tous les bureaux de vote. Selon la même source, la révision des listes électorales qui s'est déroulée au dernier trimestre a permis d'évaluer à 22 464 604 les électeurs algériens inscrits et, après la révision ordinaire au 31 décembre 2013, ce chiffre est de 22 404 701. L'opération de révision exceptionnelle a permis dans les détails, d'inscrire 541 837 citoyens et d'en radier 525 934. S'agissant de la présence des observateurs étrangers, en revanche, le directeur des élections, a refusé d'émettre un quelconque commentaire, arguant, que «cela relève de la décision politique, qu'il convient de s'adresser à qui de droit». Il s'est contenté de rappeler le rôle du ministère de l'Intérieur, qui consiste à «mettre à disposition de ceux qui manifesteraient le désir de se porter candidats aux élections, les formulaires de signature» et à «permettre aux citoyens d'accomplir leur devoir électoral dans les meilleures conditions matérielles et techniques». Les candidats n'auront pas d'allocations financières avant l'élection, en vertu de la loi électorale ils ouvreront droit uniquement à des remboursements des frais de campagne. Les bureaux de vote itinérants, pour leur part, ont vu leur nombre se réduire à 243 bureaux, réservés aux wilayas de l'extrême Sud. A. R.