Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a, cependant, réclamé un engagement assurant que les souscripteurs ne seront pas lésés. Le rachat de l'entreprise belge Batigec par le groupe Condor ne semble pas poser problème aux pouvoirs publics qui ont donné leur aval pour la conclusion de cette transaction. Autrement dit, l'Etat algérien qui peut exercer son droit de préemption, comme il a été de mise pour d'autres entreprises, n'a pas jugé nécessaire de le pratiquer dans ce cas précis pour la simple raison que "la vente conclue entre deux entreprises privées ne vient pas contredire les principes et les intérêts de l'Algérie", comme précisé par Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. Interpellé sur la question en marge de la cérémonie de remise des prix récompensant les meilleures œuvres architecturales, tenue hier à l'hôtel El-Aurassi, le ministre a fait comprendre "voir de bon œil cette acquisition qui fait revenir l'entreprise à 100% entre les mains des Algériens", avec, tout de même, un bémol : "La seule chose qui me préoccupe concerne les plus de 5 000 souscripteurs au LSP sans compter les logements sociaux." Et d'exiger : "Je veux un engagement notarié fourni par le nouveau propriétaire qui dit respecter tout ce qui a été conclu avec Batigec qui a décroché plusieurs projets étatiques." Sur un ton intransigeant, Tebboune réclamera carrément un engagement notarié sous peine de s'opposer à cette vente. À la question de savoir si une enquête a été diligentée concernant cette vente, comme véhiculé par certains médias, Tebboune répondra par la négative, insistant sur le rôle de l'Etat dans la préservation des intérêts des souscripteurs, et précise : "Les souscripteurs n'ont pas à rajouter de l'argent sur la somme convenue initialement. Le prestataire doit également respecter les délais de réalisation. C'est très important." Contacté par nos soins, Abderrahmane Benhamadi, président du conseil d'administration du groupe Condor, s'est dit tout à fait disposé à fournir toutes les assurances nécessaires si le ministère de l'Habitat le lui réclamait. "Ce qu'il faut comprendre, et j'insiste la dessus, c'est que le groupe a procédé à toutes les démarches nécessaires pour être dans la légalité. Lorsque nous avons acquis Batigec, nous avons hérité du passif et de l'actif, ce qui nous engage systématiquement à honorer les engagements de Batigec. Sans cela, nous n'aurions jamais obtenu l'aval des pouvoirs publics. Notre responsabilité envers les souscripteurs est entière. Rien ne changera et les chantiers ont déjà démarré à Draria et à Aïn Benian pour être dans les délais de réalisation." Le groupe Condor a annoncé récemment le rachat du promoteur immobilier privé belge Batigec, qui connaissait d'énormes soucis financiers, et de maintenir les postes d'emploi des 3 700 travailleurs de l'entreprise. Le montant de la transaction n'a pas été révélé en respect de la demande des Belges, mais les dettes laissées par l'entreprise s'élèvent à 15 milliards de dinars, soit l'équivalent de 200 millions de dollars, comme souligné par le nouveau propriétaire. N. S Nom Adresse email