Le volume des échanges entre l'Algérie et le Sénégal ne dépasse pas les 6 millions de dollars, alors que le potentiel est beaucoup plus important et plus large sur l'ensemble des secteurs économiques. Une délégation d'hommes d'affaires algériens se rendra les 17 et 18 juin prochain à Dakar (Sénégal). Cette mission sera pilotée par les cabinets de maître Ameth BA, président de l'Ordre des avocats du Sénégal et maître Karim Mahmoudi, cabinet d'avocats d'affaires à Alger. Ils assisteront les partenaires algériens dans la recherche d'opportunités d'affaires et dans la signature de protocoles d'accord. "La mission a un caractère strictement privé et non gouvernemental", nous a expliqué, hier, Karim Mahmoudi, indiquant que la rencontre de Dakar sera sanctionnée par la création d'un groupement d'intérêt Algérie-Sénégal privé (Gpas). Les organisateurs espèrent ainsi dépasser les divergences politiques pour hisser les échanges commerciaux des niveaux qui reflètent les potentialités des deux pays. En effet, les échanges commerciaux entre le Sénégal et l'Algérie demeurent très modestes. Le volume ne dépasse pas la barre des 6 millions de dollars, alors que le potentiel est beaucoup plus important et plus large sur l'ensemble des secteurs économiques. Du coup, cette mission constitue une opportunité réelle pour booster ces échanges et les hisser au niveau espéré à travers des rencontres directs entre communautés d'affaires des deux pays qui discuteront des projets d'échange et de partenariat. Une cinquantaine d'entreprises algériennes, représentant les secteurs agroalimentaire, pharmaceutique et parapharmaceutique, industrie électronique, électroménager et technologie, énergie et mine et autres industries, ont été identifiées. Véritable point d'entrée pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest, du fait de son positionnement géographique, le Sénégal présente beaucoup d'opportunités économiques, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire, les nouvelles technologies, le tourisme, l'industrie du textile, la pêche, l'aquaculture et les mines (les phosphates, le fer, le marbre et l'or). Entre le Sénégal et l'Algérie, les opportunités de coopération économique sont donc bien réelles. Avec une population de 13,7 millions d'habitants et un PIB de 14,1 mds USD en 2012, le Sénégal est la deuxième économie en Afrique de l'Ouest francophone, derrière la Côte d'Ivoire. Toutefois, le pays enregistre de faibles performances en matière d'indicateurs de développement humain : 154e sur 187 au classement Pnud ; plus de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Le secteur primaire (18% du PIB, 50% de la population active) demeure particulièrement exposé aux aléas climatiques et à la volatilité des cours mondiaux des matières premières. Le secteur secondaire (24% du PIB) repose essentiellement sur les mines d'or, les phosphates, le ciment, l'agroalimentaire et le BTP. Les activités tertiaires (58% du PIB, service public inclus pour 20%), au sein desquelles les télécommunications occupent une place prépondérante, restent fortement dominées par le secteur informel. M. R. Nom Adresse email