Après Amnesty International, c'est au tour de l'autre ONG de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, de mettre la pression sur le Conseil de sécurité des Nations unies, en l'exhortant à introduire le mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. En prévision de la réunion du Conseil de sécurité, qui se tiendra à la fin avril pour se prononcer sur un projet de résolution sur le dossier du Sahara occidental, l'organisation internationale des droits de l'homme Human Rights Watch s'est félicitée, lundi, des suggestions faites par le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le conflit du Sahara occidental. Dans ce cadre, HRW a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à introduire le mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental au sein de la Minurso. L'ONG a adressé une lettre aux 15 pays membres de l'organe exécutif de l'ONU dans laquelle elle leur rappelle que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l'ONU qui "ne comporte pas le mandat de surveiller et de faire des rapports sur la situation des droits de l'homme" du peuple sahraoui. Saluant l'appel lancé par Ban Ki-moon, dans son rapport sur la situation au Sahara occidental adressé au Conseil de sécurité, dans lequel il préconise la nécessité d'une "surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l'homme" du peuple sahraoui, HRW souligne que les mécanismes ponctuels de surveillance des droits de l'homme existant actuellement "ne sont pas suffisants" pour répondre totalement aux critères d'une "surveillance durable, indépendante et impartiale" de ces droits tels que préconisés par le chef de l'ONU. Poursuivant dans le même ordre d'idées, elle a affirmé que ces critères "ne seraient mieux satisfaits que par l'élargissement du mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour y inclure la surveillance des droits de l'homme sur les violations commises". Human Rights Watch indique dans sa lettre que les initiatives des droits de l'homme annoncées depuis 2011 par le Maroc "n'ont pas encore changé la situation des droits de l'homme au Sahara occidental". Il est souligné que la situation se caractérise toujours par "la ferme répression" perpétrée par le Maroc contre tous les Sahraouis qui "revendiquent le droit à l'autodétermination". HRW met l'accent sur le fait que les autorités marocaines "continuent d'empêcher les Sahraouis d'organiser des manifestations publiques, d'entraver l'accréditation des associations sahraouies pour la défense des droits de l'homme et de refuser de prendre en charge les plaintes crédibles de violence policière contre les Sahraouis, et continuent de poursuivre et d'emprisonner les militants sahraouis suite à des procès inéquitables dans lesquels aucune investigation n'est menée sur les actes de tortures" contre les Sahraouis. HRW ajoute qu'elle constate une discrimination dans le traitement de la question des droits de l'homme du peuple sahraoui dans le cadre de l'ONU. L'ONG rappelle qu'au cours de ces dernières années, les missions de surveillance des droits de l'homme et d'élaboration des rapports inhérents "sont devenues une partie intégrante des opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde". HRW cite, pour les cas les plus récents, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Liberia, l'Afghanistan et le Soudan du Sud. Pour Human Rights Watch il est clair qu'"avec une surveillance impartiale des Nations unies, il est non seulement plus difficile aux parties en conflit de déformer les faits sur les violations des droits de l'homme, mais cela dissuade aussi les abus et favorise la responsabilisation, ce qui est essentiel à la promotion de la stabilité et des règlements politiques". "Nous exhortons le Conseil de sécurité à mettre fin à cette situation anormale dans laquelle la Minurso est la seule mission de maintien de la paix qui demeure dépourvue d'un mandat de surveillance et d'élaboration de rapports sur les violations des droits de l'homme", souligne Human Rights Watch, dans son rapport, qui est accompagné par un second document dans lequel elle a décrit au Conseil de sécurité les violations continues des droits de l'homme des Sahraouis par le Maroc. M T Nom Adresse email