Le président Bouteflika héritera d'une situation socioéconomique très difficile entre 2014 et 2020 qui impliquera de profonds ajustements politiques, économiques et sociaux. Selon le ministère de l'Intérieur, le corps électoral, y compris l'émigration, s'est élevé à 22 880 678 électeurs (12 418 468 hommes et 10 462 210 femmes : nombre d'inscrits électeurs au niveau des 48 wilayas, 21 871 393), le taux de participation déclaré a été de 51,7%, soit avec l'application de ce taux donnant en principe 11 829 310 votants. Les résultats de l'élection présidentielle du 17 avril 2014 donnent Abdelaziz Bouteflika avec 81,51% (8 332 598 voix) par rapport aux votants et 36,41% par rapport aux inscrits. Ali Benflis, qui conteste les résultats, est classé deuxième avec 1 244 918 voix, 12,18% par rapport aux votants et 5,44% par rapport aux inscrits. Abdelaziz Belaïd a eu 343 624 voix, soit 3,36% par rapport aux votants et 1,50% par rapport aux inscrits. La candidate Louisa Hanoune a eu 154 912 voix, soit 1,37% par rapport aux votants et 0,67% par rapport aux inscrits. Le candidat Fawzi Rebaïne a eu 111 944 voix, soit 0,99% par rapport aux votants et 0,49% par rapport aux inscrits. Enfin, le candidat Moussa Touati a eu 63 321 voix, soit 0,56% par rapport aux votants et 0,27% par rapport aux inscrits. Le taux de participation réparti ainsi par grandes régions est le suivant. À l'Est, nous avons les taux de participation suivants : Oum El-Bouaghi 43,57% ; Batna 42,27% ; Biskra, 52,10% ; Tébessa 55,14% ; Jijel 43,96% ; Sétif 46,46% ; Skikda 52,66% ; Annaba 53, 48% ; Guelma 57,60% ; Constantine 42,97% ; M'sila 53,43% ; Bordj Bou-Arréridj 49,40% ; El-Tarf 65,89% ; Khenchela 54,11% ; Souk-Ahras 51,98% ; Mila 42,92%. Au Centre, nous avons Chlef 55,75% ; Béjaïa 23,58% ; Blida 43,80% ; Bouira 34,66% ; Tizi Ouzou 20,01% ; Alger 37,84% ; Médéa 54,41% ; Boumerdès 39,19% ; Tissemsilt 71,79% ; Tipasa 54,00% ; Aïn Defla 50,02%. Au Sud, Adrar 68,40% ; Laghouat 69,38% ; Tamanrasset 69,90% ; Ouargla 44,23% ; Illizi 46,76% ; Tindouf 78,26% ; El-Oued 58,51% ; Ghardaïa 55,30%. Enfin, à l'Ouest, Tlemcen 63,40% ; Tiaret 62,49% ; Saïda 64,14% ; Sidi Bel-Abbès 66,56% ; Mostaganem 79,88% ; Mascara 69,75% ; Oran 51,26%, El-Bayadh 69,47%, Naâma 61,83% ; Aïn Témouchent 66% et Relizane 82%. Il en ressort que le plus fort taux de participation vient de l'Ouest, un taux relativement modeste à l'Est, le plus bas étant du Centre avec un taux relativement faible, notamment à Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa. Alger, qui compte plus de 4 millions d'habitants, concentrant le plus grand nombre de fonctionnaires et de cadres en Algérie pour un nombre d'inscrits de 1 891 186 (la population active est bien plus importante) n'a eu que 715 702 votants. Par rapport à 2009, où le taux de participation comme signalé précédemment a été de 74,54%, pour le 17 avril 2014, il a été seulement et officiellement de 51,7%, soit une baisse de 22,84%, soit près d'un quart, ce qui constitue un signe inquiétant du divorce Etat-citoyens. Pour la manipulation des urnes, qui peut prendre plusieurs formes, nous avons eu le témoignage d'un ex-wali, en pleine télévision en ce mois d'avril 2014, ce qui donnerait alors un écart plus important. Mais là n'est pas l'essentiel. Un renouveau de la gouvernance par un dialogue fécond sans exclusive, s'impose pour des raisons de sécurité nationale passant par un Etat de droit par plus de moralité des dirigeants politiques chargés de la gestion de la cité. La crise est si profonde que les partis de la coalition présidentielle ne peuvent résoudre à eux seuls les problèmes complexes d'autant plus que la campagne électorale a montré que certains représentants de partis, malgré leur activisme, ont été de peu d'utilité au Président-candidat, incapables de mobiliser la population même de leur douar. L'après-hydrocarbure est à ce prix, avec cet épuisement inéluctable des réserves des hydrocarbures traditionnels dans 14/15 ans. Du fait des importants bouleversements géostratégiques mondiaux qui s'annoncent entre 2015 et 2020, l'Algérie, qui traverse une phase cruciale de son histoire, a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'une même ambition et d'une même espérance : un développement harmonieux, conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale. A. M. Nom Adresse email