Le 15 juin 1815 est mort Raïs Hamidou au combat contre une escadre américaine menée au large du cap d'El Gato, à l'entrée de la Méditerranée, à la limite de l'océan Atlantique. Cette escadre, composée de 8 bâtiments par l'amiral Decature, préférant livrer le combat au lieu de fuir, Raïs Hamidou, bien que seul contre 8, donna du fil à retordre aux Américains durant toute la journée du 15 mai avant de rendre l'âme, touché par deux fois par des boulets meurtriers. Avant de rendre l'âme, Raïs Hamidou recommanda à son adjoint de jeter son corps à la mer pour ne pas que les Américains l'exhibent à la population d'Alger, diminuant ainsi le prestige d'El-Djazaïr. L'amiral Decature avait, à plusieurs reprises, au cours du combat, porté les appréciations suivantes : “Drôle de gaillard ce capitaine, il manœuvre son navire, comme un Indien ferait de sa pirogue.” S'adressant à ses officiers : “Prenez-en de la graine messieurs, ce capitaine est brave et donc, c'est surprenant de la part d'un forban”, ou encore : “Ce raïs n'a aucune chance en combattant contre nous, il va au suicide. Des braves comme lui méritent respect, faites-lui savoir que nous sommes prêts à traiter avec lui et épargner ses hommes, qu'il se rende seulement !” Quand Hamidou, on lui prête les réflexions suivantes : “Ainsi, nous voilà enfin en face de ces Américains qui, paraît-il, nous cherchent depuis longtemps, branle-bas de combat ? Droit sur le navire amiral. Montrons-leur ce que les enfants d'El-Djazaïr savent faire au combat”, ou alors, sur les conseils de son adjoint l'invitant à fuir : “Quoi ? Tu veux que le peuple d'El-Djazaïr apprenne que le chef de la Taiffa de Raïs est un poltron et qu'il a fui devant l'ennemi ! Apprends mon cher que jamais personne n'a encore vu le dos de Raïs Hamidou.” Après sa mort et après qu'il fut jeté à la mer, le navire algérien arbora le pavillon de la reddition, l'amiral Decature demanda à monter à bord pour saluer le brave capitaine. La réponse fut la suivante : “Vous n'aurez pas le plaisir de rencontrer notre bien-aimé raïs, il gît comme il l'a demandé au fond de cette mer qui fut… sa mère et Decature de dire : “Jamais je n'ai combattu un adversaire de cette trempe ; je le citerai dans mes écrits”, avant de donner l'ordre de lâcher une bordée pour rendre hommage au héros d'El-Djazaïr, Hamidou Ben Ali, fils d'un modeste tailleur de La Casbah, devenu chef de la puissante corporation des raïs de la Marine algérienne, poste non permis à un Algérien par les Turcs. Decature l'a cité et un livre sur raïs Hamidou se trouve à la bibliothèque de Boston, tandis que le pavillon de Hamidou est arboré au Musée de la marine à Washington. BELKACEM BABACI (Extraits du livre de Belkacem Babaci, l'Epopée de Raïs Hamidou fils d'Alger)