Les discussions menées par les ministres de la Défense des pays membres du dialogue des 5+5, le 21 décembre 2004 à Paris, destinées à poser les premiers jalons d'une coopération dans le domaine de la sécurité et de la lutte antiterroriste, auxquelles a participé l'Algérie, commencent à porter leurs fruits. Le constat se vérifie déjà au niveau bilatéral puisque l'Algérie et la France viennent de décider de mener, du 21 au 26 mai, un nouvel exercice militaire conjoint. Baptisée « Raïs Hamidou 05 », cette manœuvre militaire, présentée comme un élément devant concourir au « renforcement de la coopération bilatérale », se déroulera pour la première fois au large des côtes algériennes entre les unités des marines algérienne et française. Intervenant quelques jours après l'annonce par le président du comité militaire de l'Otan, le général Harald Kujat, de l'existence de discussions entre l'Algérie et l'Alliance atlantique concernant un projet d'accord de sécurité, l'exercice « Raïs Hamidou 05 » a pour but de développer la coopération entre les marines des deux pays dans les domaines de la surveillance et de la sécurité maritimes. Un communiqué rendu public hier par l'ambassade de France à Alger précise que la manœuvre militaire projetée vise notamment « à renforcer la connaissance mutuelle des forces navales des deux pays et à assurer l'aptitude de celles-ci à opérer ensemble et à répondre, le cas échéant, à une situation de crise maritime (trafic illicite, pollution, sinistre en mer...) ». Des objectifs presque similaires à ceux fixés à l'opération de contrôle et de surveillance de la navigation en Méditerranée contre d'éventuelles actions terroristes (Active Endeavour) initiée par l'Otan et à laquelle devraient être associées, prochainement, des unités de la marine algérienne. A rappeler également que l'Algérie compte sur l'expertise de l'Otan pour moderniser et professionnaliser son armée. L'exercice « Raïs Hamidou 05 » sera dirigé, mentionne-t-on, conjointement depuis la terre par des équipes composées de personnels algérien et français. Il comportera deux phases. La première partie aura lieu à quai. Elle consistera en l'animation de conférences, de groupes de travail et de briefings. Le reste de la manœuvre se poursuivra en mer, au large d'Alger. Les unités impliquées dans la manœuvre effectueront des exercices aéromaritimes qui mettront en œuvre des navires ainsi que des aéronefs des deux pays. Il s'agira notamment, par les unités des deux pays, de réaliser des opérations de surveillance maritime, de visite et de contrôle de navires. Les forces navales algériennes engagent, signale-t-on, la frégate Mourad Raïs, la corvette Raïs Hamidou, un patrouilleur des gardes-côtes et un aéronef de patrouille maritime. La marine française fera participer la frégate anti-sous-marine Montcalm et son hélicoptère Lynx embarqué, le patrouilleur de service public Grèbe et un avion de patrouille maritime, Atlantique 2. A noter que le vice-amiral d'escadre, Jean-Marie Van Huffel, commandant la zone maritime Méditerranée, présentera le cadre général ainsi que les objectifs de cette coopération, samedi prochain. Au titre de la coopération militaire, il est à signaler, par ailleurs, que le vice-ministre fédéral allemand de la Défense, Hans Georg Wagner, est arrivé mardi à Alger pour une visite de deux jours. Cette visite s'inscrit dans le cadre des relations d'amitié et de coopération entre les forces armées algériennes et allemandes. Le vice-ministre fédéral allemand de la Défense a été reçu, le même jour, par le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Adelmalek Guenaïzia, au siège du ministère de la Défense nationale (MDN). Les entretiens entre les deux hommes politiques ont porté sur les questions d'intérêt commun et les moyens de les développer. Cette rencontre s'est déroulée en présence du secrétaire général du MDN, le général-major Ahmed Senhadji, ainsi que plusieurs officiers généraux de l'Armée nationale populaire.