L'Institut Cervantès a organisé une visite guidée, mercredi passé, à travers le périple et l'histoire du célèbre auteur de « Don Quichotte », Miguel Cervantès à Alger. Né à Alcazar de San Juan (Espagne) le 29 septembre 1547, l'auteur est mort à Madrid (Espagne) le 23 avril 1616, la date choisie par l'UNESCO pour célébrer la « journée du livre ». Miguel Cervantès a vécu cinq années à Alger (de 1575 à 1580, durant lesquelles il a tenté de s'évader...cinq fois .Il avait été capturé, avec son frère Rodriguez, le 26 septembre 1575, par les corsaires algériens commandés par le Raïs Arnaout Mami. Sur les traces de l'auteur de « Don Quichotte », une virée dans la cité qui l'avait inspiré dans l'écriture de ce « roman moderne » a été ainsi programmée. Retour sur une journée d' «exploration». Le point de rencontre était l'Institut Cervantès, sis à 9, Rue Khelifa Boukhalfa, Alger. 13h, réunie au milieu du jardin, une trentaine de personnes, composée d'élèves et d'anciens élèves de l'institut, et d'autres passionnés par l'histoire, attendent le bus transporteur. Ils étaient enthousiastes à la découverte de l'ancien monde de Cervantès. 14h, heure du départ. Tout le monde en place à bord du bus, attendant le guide de l'excursion, M. Hamid O. professeur d'espagnol. Magnant la langue française et espagnole, il s'arrêtait sur chaque évènement ayant trait à la vie de Miguel Cervantès à Alger. Destination, Palais des Raïs, Bastion 23, l'une des preuves physiques du prolongement de la Médina d'Alger (Casbah) jusqu'à la mer, la cité où Cervantès a vécu. L'auteur l'appelait d'ailleurs, « Arche de Noé » comme le précisait le guide « car il y avait tout dans cette ville, elle était cosmopolite, il y avait un brassage de cultures », informe Hamid O. Puis Bab Djedid, une des six portes d'Alger, « toutes ses portes étaient fermées à la tombée de la nuit et rouvertes qu'au petit matin », indique le guide. C'est ce qui rendait la tâche plus difficile à Cervantès, à chaque fois qu'il tentait de s'enfuir. « A l'époque pour toute tentative d'évasion on coupait soit les doigts, soit la main, le pied, le nez, l'oreille, ou carrément la mort », relate le guide. Mais Cervantès était à chacune de ses tentatives gracié car « son prix était important ». Il est à souligner que le captif était considéré comme une importante « monnaie d'échange » entre la régence d'Alger et l'Espagne. Dernière piste, « La Cueva », une grotte se trouvant à Belouizdad (ex-Belcourt). Miguel Cervantès s'y est caché un bon bout de temps pour planifier sa fuite. L'ironie du sort ne l'a pas épargné, puisqu'il se fait capturer par les hommes du Dey, après avoir eu vent de ses desseins. Après avoir passé cinq années à Alger, sa rançon a enfin été payée par ses proches, et il fut « expédié » en Espagne, en 1580, où il a écrit « Don Quichotte de la Manche », publié en 1605 et 1615. La visite guidée retraçant les principaux lieux où Miguel De Cervantès a séjourné, était une occasion aussi de revenir sur l'architecture de la Médina d'Alger. Le fait que Miguel De Cervantès, avec tout son génie, et son obstination, n'a pas pu s'évader vers l'Espagne, c'est une manière de démontrer, qu'à l'époque, Alger était bien gardée. Tout au moins de l'intérieur vers l'extérieur. Deux siècles et demi après, Alger n'était plus aussi imprenable. En 1830, tout a basculé... I.A Nom Adresse email