La compétition de la 8e édition du Festival culturel du théâtre professionnel s'est ouverte avec une pièce qui a tenu le public en haleine, tant par son action que par le thème qu'elle aborde, mais qui est passée par quelques moments difficiles, dues notamment au choix de la langue arabe classique. La deuxième journée de la huitième édition du festival culturel du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès a été marquée par le lancement de la compétition, qui se tient à la grande salle du théâtre régional de la ville. Et c'est l'association Art du spectacle et cinéma de jeunesse de la commune de Sidi Lahcène (wilaya de Sidi Bel-Abbès) qui a ouvert la compétition, avec une pièce intitulée Moujared nifayat, une adaptation du monodrame de l'auteur Kassem Matroud, mise en scène par Bachir Bensalem, qui a également signé la scénographie. La pièce, sur un mode dramatique, aborde les souffrances et le combat des Algériens durant la guerre de libération nationale, notamment l'horreur de la torture. D'autres thèmes se greffent à l'intrigue principale, notamment celui de la traîtrise ou encore celui de la collaboration avec l'ennemi. Moujared nifayat, une pièce passionnante, raconte l'histoire d'un Algérien qui a fait l'objet de tortures par les soldats français, et ce, afin de lui soutirer de précieuses informations au sujet du soutien logistique aux moudjahidine et leurs lieux de repli. Ce personnage qui n'a pas résisté à la torture a fini par dénoncer son frère moudjahid ainsi que ses frères d'armes. Poussant la situation à son paroxysme et avec un certain cynisme, la pièce évolue de sorte que ce personnage exécute son propre frère. Mais plus Moujared nifayat avance dans le temps, plus son protagoniste principal est en proie à des remords et est gagné par les regrets. Dans son autoflagellation, le personnage envisage même le suicide par l'immolation pour laver ses péchés. Il décidera, enfin, d'élire domicile dans une décharge. Cette pièce, produite en 2014 et d'une durée d'une heure, est originale tant par son contenu que par son propos. Pour le metteur en scène, "ce texte, qui a abordé le thème de la guerre de libération nationale, a plusieurs lectures et plusieurs messages". Dans son spectacle, Bachir Bensalem extrapole, notamment en évoquant de manière suggestive les bouleversements dans le monde arabe. Par ailleurs, le spectacle a su captiver et tenir en haleine le public, et ce, grâce à la mise en scène, l'interprétation, le rythme, les effets sonores et la belle scénographie qui a grandement participé à la réussite de ce spectacle. Cependant, en l'adaptant lui-même, le metteur en scène a opté délibérément pour la langue arabe classique à la place du dialecte local. "La pièce a perdu de ce qui fait son originalité par rapport aux événements évoqués dans la pièce", dira un comédien présent dans la salle. Pour le professeur, auteur et comédien Mohamed Dine El-Hanani, "les comédiens n'étaient pas à l'aise et ne s'exprimaient pas bien. J'estime qu'il aurait été préférable d'aller vers l'arabe dialectal". Samedi dernier, lors de la troisième soirée, le TRSBA n'a pas désempli, et les deux spectacles présentés ont fait salle comble. La première pièce présentée en off était Sawaïd, du théâtre régional de Mascara. Ecrite par Haroun Kilani et mise en scène par Abdelkader Djeriou, Sawaïd traite d'un sujet se rapportant à la condition de la femme. La seconde pièce présentée s'intitule L'Ogre aux sept têtes, qui plante l'action au sein d'une cité, où règne en maître un ogre leptocéphale. A. B Nom Adresse email