Le rideau est tombé, jeudi dernier, sur la 8e édition du Festival culturel local du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès. Une édition qui a été marquée, selon les artistes présents, par "des pièces et des prestations de très bas niveau". Après 9 jours de compétition entre 9 troupes pour trois places qualificatives au Festival national du théâtre professionnel d'Alger, qui aura lieu au mois d'août prochain, le Festival culturel local du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès a pris fin, jeudi dernier, lors d'une cérémonie qui a sacré trois troupes. Ainsi, le premier prix qui permet une participation en "in" (en compétition) au FNTP a été attribué à la troupe Djilali Ben Abdelhalim de Mostaganem, pour la pièce En-Nihaya (Fin de partie), une traduction libre du texte de Samuel Beckett, mise en scène par Ahmed Belalem. "C'est une surprise pour nous, car c'est un prix auquel on ne s'attendait pas. Il n'a pas été facile pour nous en tant qu'amateurs, mais désormais, on doit persévérer dans cet élan", a déclaré un comédien de la troupe. Pour rappel, cette production théâtrale traite de la condition humaine, car les personnages semblent être des survivants dans un monde où tout est mort. Ces rescapés représentent donc une figure de l'humanité décadente. La solitude qui les habite renvoie à la solitude de l'homme. Par ailleurs, les aspects comiques révèlent eux aussi l'imperfection de l'homme et l'absurdité de la condition humaine. Le deuxième et troisième prix, qui permettent aux troupes de prendre part "off" (hors compétition) du FNTP, ont été respectivement attribués à la coopérative Univers culturel d'Alger pour la pièce Aouel moukarrar (écrite par l'Emirati Salah Karama El-Amiri et mise en scène par Abbès Mohamed Islam), et à la coopérative culturelle les Amis de l'art de Chlef pour la pièce Ghoul bou sbaâ rissan (L'ogre aux sept têtes), qui plante l'action au sein d'une cité où règne en maître un ogre leptocéphale (écrite par Mourad Senouci et mise en scène par Rabia Oujaout). S'exprimant sur le déroulement de cette 8e édition, notamment sur le niveau en général des spectacles, Mohamed Firmahdi, metteur en scène et membre du jury, nous déclare : "Sincèrement, nous sommes très déçus par le niveau des spectacles, car la majorité des pièces n'a malheureusement pas atteint le niveau qu'on espérait voir. Je pense que c'est dû à l'improvisation, au manque de maturité et de maturation des spectacles, et il y a aussi le problème du choix des textes." Concernant le niveau des comédiens, le metteur en scène a estimé qu'il a été "vraiment trop bas". Pour lui, "le minimum de ce que doit posséder un comédien, on l'a pas vu, sauf pour quelques-uns. Les causes, il faut les chercher au sein des nouveaux théâtres régionaux qui ont été ouverts ces dernières années, car à mon avis, ils ont absorbé le peu de niveau qui existait dans le milieu des amateurs." Pour sa part, Ahcène Assous, commissaire du festival, a indiqué que "le jury a donné deux importantes orientations concernant les comédiens et le texte. Les troupes doivent prendre cela en considération". Et d'ajouter : "Par contre, on a aussi relevé lors de cette édition une diversité dans la création, car le public a eu droit à un répertoire universel (Samuel Beckett), algérien (Mourad Senouci) mais aussi des adaptations". A. B Nom Adresse email