En Kabylie, la défaite en finale de Coupe d'Algérie est encore difficile à digérer d'autant plus que le trophée était bien à portée de la JSK qui a dominé aisément la partie, mais les connaisseurs savent pertinemment que Dame Coupe a toujours du plaisir à faire valoir ses caprices, surtout à ce stade de la compétition. Depuis jeudi soir, aux quatre coins de la Kabylie profonde, ils sont des milliers de supporters à décortiquer, ici et là, les multiples facettes d'une rencontre couronnée d'amertume et de frustration, mais voilà qu'en football comme dans tout autre sport, on ne peut refaire un match. Et si les lendemains de défaite sont toujours difficiles à digérer, il faut bien admettre que la JSK n'a pas à rougir d'une telle défaite. Primo, elle a fourni une bonne prestation d'ensemble, même si le résultat n'a pas suivi. Secundo, les Kabyles, joueurs, dirigeants et supporters, ont été dignes dans la défaite et c'est ce qui fait sûrement la grandeur d'un club. Aucun incident particulier, aucun dérapage regrettable puisque les joueurs ont honoré magistralement leurs couleurs et l'image sacrée du football algérien lors de la cérémonie protocolaire d'après-match, alors que les supporters kabyles ont applaudi sportivement l'adversaire et ont apporté leur soutien à leurs joueurs, y compris à leur malheureux capitaine Ali Rial en larmes, et une telle attitude constitue certainement une belle victoire pour la JSK dont les anciens dirigeants tels que les regrettés présidents Abtouche Hadj Mansour, Khalef Abdelkader et Benkaci Boussad qui ont toujours inculqué les grandes valeurs morales aux joueurs kabyles. Et la présence du président Mohand-Chérif Hannachi sur la tribune officielle où il avait à accompagner ses joueurs pour recevoir leur médaille du mérite est une preuve que la JSK a raté le trophée, mais pas le rendez-vous. C'est certainement cette culture qu'il faut encourager pour que les finales de Coupe d'Algérie donnent lieu à de somptueuses fêtes du football algérien où le respect de l'adversaire mais aussi du cérémonial doit être de mise dans les deux camps, celui des vainqueurs mais aussi et surtout celui des vaincus. Le meilleur exemple nous a été donné cette semaine dans le mythique stade d'Anfield Road de Liverpool où l'équipe locale, leader du championnat, avait perdu à domicile un match crucial face à Chelsea (2-0) et peut-être même raté le championnat d'Angleterre après vingt-cinq ans de disette, mais au coup de sifflet final, ils étaient plus de 60 000 supporters des Reds à chanter à la gloire de leur club pour lui affirmer toute sa fidélité et sa sympathie malgré l'ampleur du désastre. Tout cela pour rappeler que le football est fait de victoires et de défaites, de joie et de peine, d'exploits et de revers. Et s'il faut bien admettre que, jeudi passé à Blida, la JSK a connu la défaite, mais pas la débâcle au vu de sa prestation d'ensemble, l'heure doit être à la retenue et à la mobilisation pour tenter de terminer au mieux une saison remarquable en tout point de vue. Et au moment où certains gens malintentionnés veulent accabler à tout prix le coach Azzedine Aït Djoudi, le moment n'est certainement pas fortuit pour tirer sur l'ambulance et choisir hâtivement un bouc émissaire. Une défaite, aussi injuste soit-elle, est avant tout collective et Aït Djoudi n'a pas à être diabolisé de la sorte, lui qui a eu beaucoup de mérite à reprendre les rênes du club et à mettre en œuvre un grand chantier qui a permis à la JSK de relever la tête cette saison et surtout à ramener au stade le merveilleux public de la JSK. Il est vrai que personne n'est prophète dans son propre pays et Azzedine Aït Djoudi, qui a fait certainement beaucoup de jaloux dans son terroir, ne mérite guère ni la potence ni la chaise électrique. Quand bien même, il a peut-être commis des erreurs dans sa composition d'équipe, lui qui a préféré, en dernière minute, l'expérience des Maroci, Sedkaoui, Asselah et autres Zaâbia, et ce, au détriment de la fougue et de la rage de vaincre des "jeunes loups" kabyles tels que Raïah, Ferguène et surtout Aïboud, le grand absent de la finale, Azzedine Aït Djoudi, tout comme son staff technique élargi et bien étoffé, mérite bien le respect pour tout ce qu'il a accompli et... réussi durant toute la saison où la JSK a gagné avant tout une équipe d'avenir ! En attendant, il reste bien cinq journées de championnat et la JSK est encore bien placée pour décrocher une place qualificative pour la Ligue des champions d'Afrique, et il serait certainement plus judicieux de laisser travailler le coach et son staff pour dresser un bilan objectif en fin de parcours, car la colère a toujours été une mauvaise conseillère, n'est-ce pas ? M. H Nom Adresse email