L'euro reculait face au dollar hier, après une séance agitée la veille, au cours de laquelle la monnaie unique avait frôlé les 1,40 dollar avant de chuter à cause de la perspective d'une action prochaine de la Banque centrale européenne (BCE). Vers 13h GMT, la monnaie unique européenne s'échangeait à 1,3783 dollar, contre 1,3840 dollar jeudi vers 21h GMT. Vers 12h30 GMT, l'euro est tombé à 1,3769 dollar, au plus bas depuis deux mois. L'euro baissait aussi face à la monnaie nippone, à 140,27 yens, contre 140,69 yens la veille au soir. Vers 12h20 GMT, l'euro est tombé à 139,99 yens, son plus bas niveau depuis fin mars. Le dollar montait légèrement face à la devise japonaise, à 101,77 yens, contre 101,66 yens jeudi. L'euro a connu une journée agitée jeudi, "frôlant les 1,40 (dollar) après le manque d'action de la BCE, puis effaçant rapidement ses gains lorsqu'il est devenu clair que la banque centrale allait agir le mois prochain", rappelaient les analystes de Rabobank. En effet, l'euro a atteint jeudi 1,3993 dollar, son niveau le plus élevé depuis fin octobre 2011, après l'annonce par la BCE de sa décision de laisser son principal taux directeur inchangé au niveau historiquement bas de 0,25%. Le léger rebond de l'inflation en avril et une série d'indicateurs publiés récemment semblent en effet étayer la thèse d'une petite reprise économique en zone euro. Mais dans un second temps, la monnaie unique européenne s'est retournée, pénalisée par la perspective d'une action de la BCE le mois prochain. "Le conseil des gouverneurs (...) est à l'aise pour agir la prochaine fois mais avant, nous voulons voir les projections économiques qui seront publiées début juin", a en effet déclaré le président de l'institution, Mario Draghi, lors d'une conférence de presse. Selon les analystes, la BCE pourrait donc abaisser en juin son principal taux directeur et placer le taux de facilité de dépôt (auquel les banques placent leurs surplus de liquidités auprès de la BCE pour 24 heures) en territoire négatif. La baisse du taux directeur rend une monnaie moins attrayante pour les investisseurs spéculatifs. Le Conseil des gouverneurs a "eu une discussion sérieuse sur le taux de change" de l'euro, a indiqué M. Draghi. "Dans une période où l'inflation est basse de manière prolongée, le renforcement de l'euro est une inquiétude sérieuse", a-t-il détaillé, sans préciser le seuil à partir duquel la BCE pourrait agir. R. E./APS Nom Adresse email