Le pèlerinage juif à la synagogue de la Ghriba située dans l'île de Jerba en Tunisie a commencé mardi et sera achevé dimanche prochain (18 mai). Cette manifestation annuelle a fait couler beaucoup d'encre et provoqué, ces derniers jours, un débat houleux à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Cette crise inhabituelle a poussé le ministère de l'Intérieur à prendre le taureau par les cornes et à installer à l'entrée de l'île et surtout dans les alentours de la synagogue un service de sécurité impressionnant. Le but est de sécuriser les lieux et d'offrir aux pèlerins les meilleures conditions de séjour. Le ministre de l'Intérieur en personne, s'est déplacé sur les lieux dans une visite d'inspection et pour s'assurer que les conditions de sécurité sont réunies. Le ministre a eu droit à un accueil chaleureux de la part des citoyens juifs de l'île où il a rencontré le grand rabbin et les élèves de l'école juive. Cette visite d'un membre du gouvernement à la synagogue constitue un message clair pour l'étranger. Que ceux qui collent à la Tunisie l'étiquette de pays xénophobe envers les juifs se détrompent, semble dire le gouvernement tunisien. La Tunisie a été et sera toujours un pays ouvert sur l'extérieur, comme l'a affirmé le chef du gouvernement, il y a quelques jours, en annonçant que tous les juifs sont les bienvenus pour effectuer le traditionnel pèlerinage de la Ghriba. Le débat suscité, cette année, par ce pèlerinage aurait eu un impact défavorable sur le nombre des arrivées. Le grand rabbin qui comptait sur 5 000 pèlerins a annoncé, il y a trois jours, que leur nombre ne dépasserait pas, cette année, les 2000 juifs dont un grand nombre avait résilié les réservations. Sans doute, habités par la peur d'être traités en "indésirables" les a dissuadés d'effectuer le voyage. Pourtant, jamais par le passé, ce pèlerinage n'avait provoqué de tel remous. Les juifs et même ceux portant des passeports israéliens venaient en toute quiétude s'acquitter de leur devoir religieux et cela dure depuis de longues années. Ils venaient quand le pays était dirigé par Bourguiba et Ben Ali et même quand le parti islamiste Ennahdha était au pouvoir. M. K. Nom Adresse email