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Nazim Zouiouèche, ancien P-DG de Sonatrach, à propos du gaz de schiste
"La priorité, ce sont les réserves conventionnelles"
Publié dans Liberté le 26 - 05 - 2014

Améliorer le taux de récupération des gisements, accélérer l'exploration et le développement de gisements de pétrole et de gaz conventionnels sont plus vitaux à court et moyen termes pour l'apport du secteur à la couverture des besoins énergétiques ainsi que l'augmentation des recettes en devises du pays.
Contacté, l'ancien P-DG de Sonatrach, expert en énergie, trouve la démarche des pouvoirs publics incohérente. "Tant qu'on n'a pas épuisé le conventionnel, pourquoi aller au gaz de schiste", souligne d'emblée l'ancien patron de Sonatrach. En clair, le conventionnel n'a pas dit son dernier mot en Algérie. Il existe encore des réserves non exploitées importantes en pétrole ou en gaz à découvrir. Elles sont économiquement plus rentables. Or, Sonatrach ne fait pas assez dans ce domaine. L'amélioration du taux de récupération des anciens gisements de pétrole comme Hassi-Messaoud pourrait aussi nous faire gagner de nouvelles réserves de brut. Améliorer d'un point le taux de récupération de Hassi-Messaoud, c'est comme si on découvrait un gisement géant, soit l'équivalent de 500 millions de barils/jour de pétrole. Ce chantier n'a pas également avancé ces dernières années.
Concernant les 27 000 milliards de gaz que détient l'Algérie, les troisièmes réserves au monde, selon une institution américaine, ce sont des ressources et non des réserves, ajoute-t-il. Pour voir si elles existent réellement, du moins pour confirmer que l'Algérie dispose d'autant de gaz, il faut forer des puits pour évaluer avec plus d'exactitude les réservoirs de gaz de schiste. En d'autres termes, il convient, pour l'expert, de transformer les ressources en réserves récupérables.
Pour l'ancien P-DG de Sonatrach, le gaz de schiste n'est pas rentable. Il faut regarder les coûts. Avec une économie extravertie, on va tout importer (les appareils de forage, les pièces détachées... Les coûts seront donc plus élevés qu'aux Etats-Unis. Sera-t-il intéressant de vendre le gaz de schiste au prix de revient ? Pour l'expert, la meilleure démarche, c'est de rester en veille sur le gaz de schiste qui pourrait être rentable à long terme.
Il convient d'abord de s'assurer si ces ressources de gaz de schiste peuvent être produites, tester les techniques mises en œuvre dans l'exploitation du gaz de schiste comme le forage horizontal et la fracturation hydraulique, par exemple, dans un gisement de pétrole non exploité comme Adabe Larach, au Sud-Est, qui recèle 100 millions de tonnes de pétrole brut.
L'urgence des urgences est la maîtrise de l'énergie
Un autre expert, ancien directeur de Sonatrach, M. Terkmani, abonde dans le même sens :
"En effet, si les réserves techniquement récupérables y ont été estimées à 27 000 milliards de m3, en réalité, les réserves économiquement récupérables sont nulles car, actuellement, non rentables.
Cela se comprend, aisément, lorsqu'on sait que le coût d'un forage tourne autour de $15 millions, sans compter les autres coûts, et qu'il ne peut être compensé par des réserves techniquement récupérables d'à peine (comme déduit plus bas) une trentaine de millions de m3/puits. Est-ce à dire qu'une production rentable ne sera jamais possible ? Absolument pas ! Car, tôt ou tard, elle le deviendra avec notamment la baisse des coûts, l'accroissement de la récupération et l'augmentation des prix. Mais il est peu probable que cela se produise avant le moyen ou le long terme.
Le cas de la Pologne est encore plus parlant. Avec, au départ, les plus importantes réserves de gaz de schiste en Europe, estimées à 5 300 milliards de m3, ce pays a vite fait d'attirer de nombreuses compagnies internationales pour prospecter son sous-sol. Suite au forage d'une cinquantaine de puits, il s'est avéré que les réserves ne présentent aucun intérêt économique. À tel point que les principales compagnies telles qu'Exxon/Mobil, Marathon, Talisman, Total et ENI ont fini par jeter l'éponge et ont décidé d'arrêter leurs opérations dans ce pays.Les statistiques établies à partir de ces données par des organismes tels que l'EIA et l'US Geological Survey ainsi que divers consultants montrent que la récupération ultime moyenne d'un puits à gaz sur l'ensemble des bassins américains est d'un Bcf (environ 30 millions de m3) pour une durée de vie moyenne de 10 ans. Cette information a déjà permis de déduire plus haut que l'exploitation des hydrocarbures de schiste en Algérie n'est pas encore une opération rentable. Elle permet également de déduire que le projet de développement prévoyant le forage de 240 puits par an pour produire 60 milliards de m3/an est très surestimé car il ne pourra produire qu'environ 7 milliards de m3/an à moins de forer 2 000 puits/an.
Le constat qui en découle, à ce point, est que le potentiel de production des hydrocarbures de schiste est limité et ne dépendra pas de l'importance des réserves même si celles-ci s'avèrent très vastes. Il dépendra surtout et avant tout du nombre de puits qu'il sera possible de forer par an, c'est-à-dire des moyens technologiques et logistiques qui pourront être mobilisés."
Forer 2 000 puits pour produire 60 milliards de mètres cubes/an !
"L'autre constat est que les 7 milliards de m3/an que pourront produire les 240 puits forés annuellement permettront de couvrir moins de 9% des 80 milliards de m3 de gaz prévus pour la consommation nationale à l'horizon 2030. Et même si l'Algérie réussissait la prouesse de forer 2 000 puits par an pour produire les 60 milliards de m3/an souhaités, leur production n'arrivera même pas à satisfaire cette consommation", écrit-il, dans une contribution à Liberté. En conclusion, l'autre priorité des priorités actuellement est la maîtrise de l'énergie, c'est-à-dire rationaliser notre consommation d'énergie, éviter le gaspillage de produits énergétiques en vue de préserver nos réserves de gaz et de pétrole, de manière à empêcher la baisse de nos exportations et conserver du pétrole et du gaz pour les générations futures.
Or, face à la boulimie énergétique actuelle, des taux de croissance de notre consommation annuelle, à deux chiffres, nous irons droit vers des "trous d'air" dans cinq à dix ans, un épuisement de nos réserves, bien avant l'exploitation du gaz de schiste.
D'où l'urgence des urgences est la maîtrise de notre consommation énergétique par des mesures audacieuses et un plus grand dynamisme dans l'exploration et le développement de gisements découverts en pétrole et gaz conventionnels.
K. R.
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