Un grand coup de pub pour le président français au plus bas dans les sondages avec moins de 18% de ses concitoyens lui accordant encore de la confiance. En marge des commémorations du débarquement allié en Normandie, qui a permis la libération de la France puis du reste de l'Europe du nazisme, le président russe a également retrouvé à Paris plusieurs dirigeants occidentaux pour des rencontres bilatérales, lui qui était isolé diplomatiquement du monde occidental depuis deux mois à cause de la crise ukrainienne. La présence de Vladimir Poutine dans la capitale française a volé, pour ainsi dire, la primeur aux cérémonies du débarquement de juin 1944 que son homologue français a organisées en très grand pour l'événement lui-même, mais aussi pour essayer de se raccommoder avec sa propre opinion où des voix se sont récemment élevées pour demander son départ avant la fin de son quinquennat. En effet, la journée de jeudi a été largement dominée par la question ukrainienne qui était au cœur de plusieurs entretiens entre les invités de François Hollande. Le maître du Kremlin, avec lequel les Occidentaux sont fâchés depuis l'annexion de la Crimée en mars dernier, est arrivé dans la soirée au palais de l'Elysée pour un souper avec son homologue François Hollande, qui avait auparavant dîné avec le chef d'Etat américain Barack Obama dans un restaurant parisien. Auparavant, il s'était entretenu dès son arrivée à Paris avec le Premier ministre britannique David Cameron, dans l'enceinte même de l'aéroport parisien Charles-de-Gaulle. "Le statu quo n'est pas acceptable : la Russie doit formellement reconnaître et travailler avec le nouveau président ukrainien Petro Porochenko. Nous avons besoin d'une désescalade, nous avons besoin de stopper les arrivées d'armes et d'hommes à travers la frontière", a martelé le Premier ministre britannique selon un compte rendu de la BBC. Au même moment, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov discutaient dans un grand hôtel parisien et affichaient leur volonté de coopérer pour la paix et la stabilité en Ukraine. Les bilatérales russo-occidentales se sont poursuivies hier avec une rencontre entre Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel en Normandie, sur les lieux de la commémoration du débarquement allié. La seule rencontre qui ne figurait pas au programme de ce 70e D-Day était un tête-à-tête Obama-Poutine, dont les relations sont au plus bas depuis des mois. Les deux présidents se sont évités même au déjeuner des 19 chefs d'Etat et de gouvernement hôtes du président français, qui a eu lieu au château de Benouville dans le Calvados, en Normandie. Le locataire de la Maison-Blanche avait par ailleurs relancé un ultimatum à son homologue russe lors du sommet du G7 qui s'était tenu mercredi dernier à Bruxelles. "Si les provocations russes se poursuivent dans les deux, trois, quatre prochaines semaines, il est clair que le G7 est prêt à imposer des coûts supplémentaires à la Russie", a-t-il mis en garde. Des sanctions, susceptibles de frapper l'économie russe, pourraient en effet être décidées au prochain sommet européen qui se tiendra les 26 et 27 juin, a confirmé la chancelière allemande Angela Merkel. Mais Poutine sait que ces bombement de torse et ces menaces ne sont pour le moment que des coups d'épée dans l'eau. Derrière une façade unie, les Occidentaux sont divisés sur la nature et l'ampleur des sanctions à prendre contre Moscou, même s'ils ont engagé avec son dirigeant le bras de fer diplomatique le plus intense depuis la fin de la guerre froide. D. B. Nom Adresse email