Les affaires de saisie de drogue à Oran se suivent mais ne se ressemblent pas devant la frénésie qui s'est emparée des narcotrafiquants qui redoublent de subterfuges pour parvenir à leur fin. Une fin qui ne s'achève pas en apothéose face à la détermination des services de sécurité pour endiguer ce fléau. Ainsi et une semaine à peine après la saisie à Oran de plus de 28 quintaux de kif traité par les éléments de la brigade de la Police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya, ce même service vient de rééditer un nouvel exploit en mettant, cette fois-ci, la main sur une quantité de résine de cannabis estimée à 50 quintaux. Cette nouvelle affaire de drogue où sont impliqués six individus, dont le bras droit de l'ancien baron de drogue, Ahmed Zendjabil, décédé en septembre 2012, a nécessité trois mois de travail pointu, selon Salah Nouasri, chef de sûreté de wilaya. "C'est le dernier réseau, le plus dangereux, ainsi que son baron, le bras droit de Zendjabil, qui viennent de tomber", a-t-on affirmé. Selon notre interlocuteur, le "lieutenant" de celui qu'on désignait sous le vocable de l'Escobar algérien constitue le dernier maillon de la longue chaîne des réseaux neutralisés. Les six individus qui étaient recherchés dans le cadre de trois mandats sont originaires d'Oran, d'Alger et de Chlef. Âgé d'une quarantaine d'années, le baron de drogue appréhendé excellait dans l'art de changer son identité et de wilaya chaque fois que le danger se faisait sentir. Ses complices, qui sont âgés entre 28 et 64 ans, se partageaient la tâche de convoyer la marchandise prohibée à partir de la ville frontalière de Maghnia à bord de trois camions de gros tonnage et de trois véhicules de luxe utilisés pour "ouvrir la route". Un pistolet de calibre 9 mm, 31 balles et 13 téléphones portables ont été également saisis par les forces de sécurité. Selon Djamel Bensoltane, chef de la brigade de la Police judiciaire, ce ne sont pas moins de 160 quintaux de kif traité qui ont été saisis depuis le début de l'année en cours. Rappelons qu'Ahmed Zendjabil a réussi, durant les années 1990, à mettre sous son contrôle tous les réseaux de résine de cannabis marocaine qui approvisionnaient l'Europe, le Moyen-Orient et l'Algérie. Durant cette décennie, il a pu échapper à la justice. En 1999, par le biais d'Interpol, un mandat d'arrêt international pour contrebande de drogue avait été lancé contre lui. En 2003, il sera arrêté. Grâce à une complicité, il s'est évadé du tribunal d'Es Senia (Oran). Il sera arrêté en 2006 et livrera l'identité d'une vingtaine de "gros bonnets" de la drogue. À la faveur des changements opérés au sein des services sécuritaires d'Oran, Zendjabil et ses réseaux ont été sérieusement ébranlés. La drogue qui a été saisie dans un dépôt aménagé à Chteïba (8 km du centre-ville) était destinée à la consommation locale, ainsi qu'une grosse partie pour son exportation en Europe, a-t-on précisé. K. R-I. Nom Adresse email