“Je vais lever l’état d’urgence�

Ali Benflis à Bordj Bou-Arréridj, M’Sila et Boussaâda

“Il faut faire avancer la démocratie dans notre pays vers d’autres acquis�, dira le candidat à l’élection du 8 avril qui endosse la responsabilité des dérives de ces derniers jours au président sortant.
La maison de la culture Mohamed-Boudiaf de Bordj Bou-Arréridj, la salle omnisports de M’sila où Ali Benflis a animé, hier, ses meetings étaient pleines à craquer. Des hommes et des femmes de tout âge, séduits par le projet qu’il propose aux algériens, sont venus lui apporter leur soutien. Comme depuis le début de la campagne, le secrétaire général du FLN consacrera une bonne partie de son discours à expliquer son programme et à aborder les questions spécifiques à chaque région.
Devant une assistance très attentive, à Bordj Bou-Arréridj, le candidat à l’élection présidentielle du 8 avril prochain fera une annonce de taille. “Si je suis élu, affirmera-t-il, je vais lever l’état d’urgence�. “Cette mesure était valable lorsque la sécurité du pays était menacée, cela ne veut pas dire qu’elle sera maintenue à vie�, précisera l’orateur.
Cette décision viendra, selon lui, “pour faire avancer la démocratie dans notre pays�. Pourquoi les algériens n’ont-ils pas le droit d’organiser des manifestations pacifiques pour exprimer dans le calme leurs revendications comme cela se fait dans des pays comme la France, l’Italie, et l’Espagne ? “Il faut que l’Algérie avance désormais vers d’autres acquis�, insiste Ali Benflis. “Quand les mécanismes existent, tout cela est possible�, dira-t-il avant de proposer ses solutions. Il s’agit, en effet, de l’ouverture du champ politique et médiatique. “Il faut que les partis s’expriment, que la presse soit libre et que les algériens regardent leurs propres chaînes de télévision�, soulignera l’ancien Chef de gouvernement qui estimera que “le contraire de cela donnera naissance aux extrémismes, à la violence et à l’instabilité�. Le renforcement de la pratique démocratique, fera comprendre Ali Benflis, est le garant de la stabilité du pays et de son développement. “Je suis pour un vrai pluralisme et l’exercice libre de la politique�, martèlera le secrétaire général du FLN, à Bordj Bou-Arréridj et M’sila, et ce, tout en dénonçant à chaque fois l’exclusion de Taleb Ibrahimi, Moussa Touati et Sid Ahmed Ghozali, de la course à la magistrature suprême. Ali Benflis ne manquera pas, lors de ses déplacements dans les deux wilayas précitées, de revenir sur la violence qui caractérise la campagne électorale et dont lui-même est victime à Illizi et ailleurs. Il affirmera, sur un ton grave, que “la solution des problèmes de l’Algérie ne peut se faire par la folie et l’agitation�.
Pointant le doigt vers le président-candidat à qui il endosse toute la responsabilité d’un éventuel pourrissement de la situation, il conseillera à ses sympathisants d’éviter la confrontation et de ne pas répondre aux provocations. “Quand il a vu l’adhésion des citoyens à mon projet, il veut casser le pays�, soulignera Benflis qui résumera les intentions de Bouteflika en cette phrase : “je fais ce que je veux ou je démolis la maison�. “Nous sommes des partisans de la paix�, lancera-t-il devant la dizaine de milliers de citoyens qui ont rempli, hier, la salle omnisports de M’sila avant de mettre en garde contre les graves dérives que pourraient provoquer les voyous qui tentent de perturber les meetings de certains candidats.
Et là , Ali Benflis prononce pour la première fois le mot “guerre civile�. Ayant eu vent que le meeting de Saïd Sadi dans la wilaya de Tiaret a été chahuté, le secrétaire général du FLN dénoncera d’abord ces dérapages avant de dire aux M’silis : “quand Sadi viendra chez-vous écoutez-le, quand Louisa Hanoune viendra aussi, écoutez-là �. “Si les dérives deviennent graves pour le pays, rebondit le candidat sur les dérapages de la campagne électorale, je lui (ndlr Abdelaziz Bouteflika) endosse toute la responsabilité�. “Les services de sécurité sont entre ses mains, il est le responsable de la sécurité des biens et des personnes�, ajoutera Ali Benflis qui reproche au président sortant l’utilisation, dans la campagne, de son statut de chef de l’État. “Il donne des fonds, il organise des visites spectacles en embarquant des citoyens dans des tracteurs�, dénoncera l’orateur dans la ville de M’sila qui, sur un ton anecdotique, comparera le portrait de Bouteflika accroché au mur d’une nouvelle cité à l’entrée de la ville de Aïn Defla à celui de Saddam Hussein. “Moi je ne vous ai pas ramené de force�, lancera encore Ali Benflis aux citoyens qu’il a rencontrés, hier, dans la capitale du Hodna et la ville des Bibans, avant de souligner que “l’État dont nous rêvons est celui dont rêvaient Mohamed Boudiaf, Amirouche, Ben M’hidi, Ben Boulaïd et les autres martyrs de la guerre de libération. C’est l’État démocratique et social dans le cadre des principes de l’islam�, martèlera le candidat du FLN au scrutin du 8 avril. Appelant les citoyens à surveiller leurs voix, Ali Benflis a affirmé encore une fois qu’il dirigera “le combat contre les faussaires�.
S. R.