Pour avoir déjà grillé son joker lors de son entrée en matière face à l'épouvantail belge dont le bien-nommé Hazard a parfaitement fait les choses, la sélection nationale est condamnée à gagner son deuxième match, ce soir au stade Beira-Rio de Porto Alegre, face à la Corée du Sud, sous peine de concéder sa pire performance en quatre Coupes du monde disputées et, surtout, de commencer à faire ses valises pour un retour prématuré à la maison. Jamais, par le passé, les Verts n'avaient perdu leurs deux premiers matches de poules en phase finale de Coupe du monde. Jamais, en trois Mondiaux, l'EN n'avait non plus perdu toute chance de qualification au bout de seulement 180 minutes de jeu. Pas question, donc, que cette EN, la plus riche en talents individuels depuis l'époque bénie des champions d'Afrique 1990, quitte la scène planétaire avec un tel triste record. Pas question, de fait, de transformer le rêve brésilien de tout un peuple épris de sa sélection en une désillusion à la hauteur des espoirs fondés en ce groupe. En son potentiel. En ses promesses. Mais pour éviter d'assister au pire après s'être, pourtant, attendu au meilleur, il est clair que l'équipe nationale ne doit pas, cette fois-ci, refuser le jeu, faire le dos rond et devenir escargot comme cela a été si maladroitement fait face à la Belgique. Du jeu, de l'audace, de la technique, du mouvement, de l'inspiration, de l'efficacité et un brin de folie ! Voilà ce qu'il faudrait pour espérer renvoyer les représentants du pays du matin calme à leurs rêves de huitièmes de finale. Voilà ce qu'attendent les Algériens de leur sélection nationale pour aspirer à savourer un premier succès qui ouvrira grandes les portes du deuxième tour et guérir les plaies laissées par la cruauté de la défaite contre nature subie face aux Diables rouges. En somme, du football à l'algérienne ! Pour ce faire, le patron technique des Verts a, semble-t-il, fini par être convaincu de la nécessité d'opérer les changements impératifs à cette révolution tactique attendue face aux Sud-Coréens. "Il faudra jouer notre jeu comme on sait si bien le faire. C'est ce jeu-là qui nous a menés en Coupe du monde. Nous devons tout donner pour essayer de gagner ce match et celui de la Russie. Surtout, tout donner pour ne pas avoir de regrets par la suite", préconisait, d'ailleurs, dans ces mêmes colonnes le polyvalent défenseur Liassine Cadamuro. "L'adversaire de ce dimanche est une équipe très disciplinée, avec un 4-4-2 classique, un bloc difficile à manier et à faire bouger tactiquement. Une équipe qui bouge beaucoup, avec un rythme élevé et un même tempo pendant quatre-vingt-dix minutes", nuancera à ce propos son capitaine Madjid Bougherra pour lequel, il est évident qu'il "faudra quelques individualités offensives pour nous débloquer des situations". "Mais il faudra rester disciplinés aussi. Il ne faudrait pas se jeter dans la gueule du loup. Il y a beaucoup de bruits qui disent : jouez l'offensive, jouez au foot ! Jouer au foot, oui, mais d'une manière intelligente", alertera, cependant, le Magic, confiant, tout comme son coéquipier Djamel Mesbah, quant à un sursaut d'orgueil ce soir qui replacera les Verts dans la course à la qualification. "Ce match sera comme une finale, aussi bien pour nous que pour notre adversaire. Si la Corée du Sud gagne, elle sera quasiment qualifiée et si nous gagnons, nous serons à un pas de la qualification Inch'Allah", prévoit même l'arrière-central des Verts. Une finale que la sélection nationale de Vahid Halilhodzic est dans l'obligation de gagner, question de donner du crédit à son statut de candidat au passage en huitièmes et dessiner, dans la froide Porto Alegre, les contours d'un hypothétique exploit qui ferait d'elle la meilleure de l'histoire algérienne en quatre Coupes du monde disputées. R. B. Nom Adresse email