L'image est émouvante, le coach national Vahid Halilhodzic, seul sur la main courante au coup de sifflet final, verse de chaudes larmes. Les joueurs affalés sur le sol, consternés, n'ont même pas eu la force d'aller saluer leurs homologues allemands. Inconsolable, Vahid éclate en sanglots dans les bras de ses joueurs et du président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Juste derrière dans les tribunes, les supporters algériens scandent le nom de l'entraîneur national, les "Allah Akbar Vahid Halilhodzic" fusent de partout mais Vahid est anéanti par la douleur, c'est à peine s'il prend son courage à deux mains pour saluer ce merveilleux public lui témoignant sa reconnaissance. Sa gratitude. Halilhodzic est trop déçu pour cacher sa tristesse, les larmes coulent à flots. Les adieux avec la sélection algérienne sont déchirants. Sa déception est à la mesure de ce combat héroïque livré par ses poulains tout au long des 120 minutes de jeu. Vahid avait promis de compliquer la vie à la formation allemande, il a fait plus, il leur a carrément pourri le match. 32 ans après l'épopée espagnole et la victoire éclatante, l'Allemagne souffre de nouveau devant l'Algérie qui est sans doute passée hier encore tout près d'un exploit grandissime. Les longs applaudissements du public brésilien en fin de partie, sur un fond d'un Viva Algérie retentissant, en disent, du reste, long sur le mérite de ces vaillants algériens. Bien sûr, il s'en trouvera encore là des techniciens avertis qui critiqueront certains choix comme celui de se passer volontairement du stratège Brahimi et du feu follet Djabou, mais la réalité implacable est là, elle est têtue, Halilhodzic a tenu la dragée haute à l'ogre allemand, l'un des favoris en puissance pour le sacre final. Sous les coups de butoir des Slimani et cie, l'Allemagne a même vacillé à maintes reprises. Une chose est sûre, la Mannschaft a douté surtout devant le brio d'un M'bolhi des grands jours. Certes, le foot est un jeu à onze et à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne, cela s'est vérifié encore une fois hier aux dépens des Algériens, mais, cette fois-ci, le calvaire des Allemands aura duré plus longtemps, jusqu'à l'ultime minute, jusqu'à cette dernière banderille de Bougherra qui faillit prolonger le cauchemar allemand aux penalties. Qu'à cela ne tienne, les Verts sont sortis hier de ce Mondial 2014, féerique pour les Algériens, par la grande porte. Avec tous les honneurs voulus à un grand compétiteur. Ils peuvent rentrer au pays avec le sentiment du devoir accompli et la fierté d'avoir mouillé comme il se doit le maillot national. Merci et mille fois merci ! S. L. Nom Adresse email