En dépit des programmes de distribution élaborés par les services de l'ADE, de l'APC et des comités de village, le calvaire des habitants persiste. Comme chaque année en été, le problème d'alimentation en eau potable ressurgit avec acuité quasiment dans tous les villages de la commune de M'kira, située à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. En dépit des programmes de distribution élaborés par les services de l'ADE, de l'APC et des comités de villages, le calvaire des habitants persiste. Dysfonctionnements, perturbations : chacun y va de ses propres mots, mais la situation est la même et elle ne cesse de provoquer des contestations. La fermeture des sièges de l'APC et de la daïra est devenue monnaie courante. La dernière action en date a été celle de la coordination des villages de M'kira dont les représentants des villages exigent la concrétisation des engagements de la direction de l'hydraulique de Tizi Ouzou, du représentant de l'ADE de Tizi Ouzou et du chef de daïra. "Nous avons relevé que la quantité d'eau réservée à la commune était insuffisante et inférieure à 2 000 mètres cubes/jour, alors que 8 500 mètres cubes sont réservés aux deux communes Tizi Gheniff et M'kira. Où va toute cette quantité d'eau qui nous manque ?", s'interroge un membre de ladite coordination. Les protestataires évoquent aussi des fuites non réparées sur le réseau de distribution. "Les responsables concernés ont promis le pompage de 3 000 mètres cubes vers le réservoir principal de M'kira, mais la situation n'a connu aucune amélioration", s'indignent les villageois. D'où alors la décision de fermeture de la daïra le 1er juillet dernier. "Lors de notre réunion avec le wali le 3 juillet en présence des directeurs de l'hydraulique et de l'ADE, deux décisions ont été prises, à savoir assurer le pompage de 3 000 mètres cubes par jour pour M'kira en urgence et réaliser une conduite d'adduction d'eau potable autonome de la station de Tizi Larbaâ sur les hauteurs de Draâ El-Mizan directement vers le réservoir de M'kira", affirment les représentants des villages estimant qu'il faudra attendre pour voir si cela se réalisera. De son côté, le directeur de l'hydraulique a expliqué que "l'eau ne manque pas, mais il y a seulement une consommation excessive de ce liquide en cette période de grandes chaleurs", faisant fi des inégalités dans la distribution de l'eau. "Depuis des années, ce ne sont que des promesses consignées sur du papier, mais à vrai dire, concrètement, nous vivons le même problème depuis l'Indépendance, et ce, même en hiver", nous dira cet habitant d'Ath Messaoud qui, comme tous les habitants, ne croit plus aux promesses des responsables. En attendant, dans la quasi-totalité des villages, le recours à l'achat de l'eau est inévitable. "Imaginez qu'on paie une citerne d'eau de 1 000 à 1 500 DA. Combien de citernes vous faudra-t-il pour tout l'été ? C'est la moitié du budget familial, et pourtant, des milliards de dinars sont dépensés pour la réalisation du barrage de Koudiat Acerdoune et les autres infrastructures hydrauliques", déplore un autre habitant de Tighilt Bougueni avant de conclure que le problème d'eau potable reste toujours posé en attendant peut-être que tous les acteurs de ce secteur sensible fassent un sursaut qualitatif dans la gestion de cette ressource. O. G. Nom Adresse email