Le directeur de cabinet de la présidence de la République vient d'achever le dernier round des consultations relatives à la révision de la Constitution. Il a reçu et écouté plus d'une centaine de vis-à-vis qui vont du FLN au plus obscur des partis, et de responsables d'institutions nationales à des personnalités dont certaines ont peu brillé dans leur secteur d'activité. Il revient, maintenant, à Ahmed Ouyahia et à son équipe d'élaborer une synthèse à partir de cette masse de propositions dont quelques-unes relèvent carrément du burlesque. Pour ne pas être traité de censeur, le directeur de cabinet ira-t-il jusqu'à contenter tout le monde ? Cela relèverait de l'impossible puisque chaque invité est parti avec "sa constitution" enrobée de sa vision à lui, avec ses repères en prime. Elle n'est pas si laborieuse, donc, cette tâche qui consiste, dans pareilles circonstances, à distinguer l'important du secondaire, même dans un délai aussi court. Il est probable, au surplus, que le Président ait déjà son idée sur ce que devra être la future constitution et que toutes ces consultations n'aient été engagées que pour les besoins de la galerie de la démocratie participative. Une expression entendue souvent durant la campagne pour les présidentielles. À supposer que le projet aboutisse, selon un créneau normal et un calendrier arrêté, à un texte fondamental révisé, il sera loin de refléter un consensus dont on peut déjà faire le deuil puisqu'une large partie de la classe politique, pour ne pas dire l'ensemble de l'opposition, n'a pas pris part à ces consultations. La Coordination pour les libertés et la transition démocratique n'a eu de cesse de répéter qu'une révision constitutionnelle ne pouvait être la solution à une crise nationale endémique et que la solution devait passer par la création des conditions favorables à un changement pacifique. Il reste que certaines propositions semblent faire l'unanimité, telles que la limitation des mandats présidentiels et l'officialisation de la langue amazighe, même si ce second point reste quelque peu en ballotage. C'est peu, trop peu, pour donner à la Constitution en chantier quelque chance d'emporter l'adhésion de la majorité de la classe politique qui compte sur la scène. O A [email protected] Nom Adresse email