Paradoxalement, malgré la non-participation de l'opposition qu'il dit regretter, Me Ksentini semble convaincu que les consultations menées aboutiront, réellement, à une Constitution consensuelle. Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), invité hier au Forum du journal DK News, a dit regretter le refus de l'opposi-tion de participer aux consultations autour du projet de la future Constitution. Pour lui, la participation de l'opposition aux pourparlers menés par Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la présidence de la République, aurait été "bénéfique pour les débats et pour le pays", ajoutant, toutefois, que cette non-participation "ne pouvait arrêter le projet en lui-même". Me Ksentini considère que "la diversité des personnes invitées augure qu'il n'y aura aucune réticence quant aux changements qui vont intervenir dans le texte". L'invité de DK News a soutenu que le nombre et la qualité des participants représentent "toutes les tendances effectives de la société". Paradoxalement, malgré la non-participation de l'opposition qu'il dit regretter, Me Ksentini semble convaincu que les consultations menées aboutiront, réellement, à une Constitution consensuelle. Farouk Ksentini a déclaré que le contenu du texte final sera connu d'ici à la fin de l'année en cours. Il a ajouté, sentencieux, que ce texte emportera l'adhésion de la majorité "s'il passe par référendum". Il a plaidé, en outre, pour une Constitution à la fois politique et sociale qui doit, a-t-il souligné, "durer, au moins, un demi-siècle". Interrogé sur l'initiative de l'opposition de se constituer en Coordination pour exiger une transition démocratique, le président de la CNCPPDH se dit reconnaître le rôle de l'opposition et son droit d'exprimer ses opinions. À propos de la crise qui secoue la vallée du M'zab, Farouk Ksentini a souligné "l'urgence" d'engager "un dialogue entre toutes les parties concernées", afin "de résoudre d'une manière définitive le conflit". Il a qualifié les événements "de situation grave à plus haut degré", car, a-t-il ajouté, "ils portent atteinte à l'unité nationale et à l'islam". Pour le président de la CNCPPDH, "il est du devoir de l'Etat de garantir la sécurité aux citoyens où qu'ils soient". Cela dit, il fait endosser aux autorités la responsabilité de la situation qui prévaut à Ghardaïa et les conséquences qui découleront dans le cas où la situation resterait encore longtemps en l'état. Il s'est dit, toutefois, confiant quant aux efforts déployés par les pouvoirs publics pour mettre fin à cette situation de violence. Concernant son souhait de voir la réconciliation nationale aboutir à une amnistie générale, Farouk Ksentini a rappelé, d'abord, que "la question relève des seules prérogatives du président de la République". Ensuite, il a ajouté qu'il milite pour cette amnistie depuis 2001, expliquant que "tous les pays qui sont passés par la même situation que l'Algérie ont fini par la promulguer". Il a plaidé, dans ce sens, pour la constitutionnalisation de la réconciliation nationale dans la future loi fondamentale, du fait, a-t-il justifié, qu'elle "constitue une étape importante et un évènement historique dans l'histoire de notre pays". Commentant la dernière sortie du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Me Ksentini a salué les déclarations de Mohamed Aïssa concernant l'ouverture des lieux de cultes non musulmans en Algérie. Il a réfuté le fait que l'Algérie ait procédé à la fermeture de ces lieux "pour le simple plaisir de le faire". Pour lui, "cela risquerait de ternir notre image et toucher à nos principes de liberté qui sont affirmés et réaffirmés dans la loi fondamentale du pays". M. M. Nom Adresse email