Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a appelé samedi à Alger, à l'ouverture d'un dialogue en "toute urgence" afin de résoudre "définitivement" la crise qui secoue la wilaya de Ghardaïa, qualifiant les évènements qui s'y déroulent de très "graves". Me Ksentini a estimé, lors de son intervention au forum du quotidien DK News, qu'il est "inadmissible que la situation qui prévaut à Ghardaïa perdure", appelant "toutes les parties concernées" à ouvrir un dialogue en "toute urgence". "Il est impératif que les parties concernées s'assoient autour de la même table pour trouver une solution définitive, et cela en toute urgence car la situation est grave au plus haut degré", a-t-il souligné, expliquant que les évènements de Ghardaïa portent "atteinte" à l'unité nationale et à l'Islam. Saluant les mesures et les dispositions prises par le gouvernement afin de réinstaurer le calme et la stabilité dans cette région, le président de la CNCPPDH a rappelé qu'il est du "devoir constitutionnel de l'Etat" de garantir la sécurité aux citoyens là où qu'ils soient. Farouk Ksentini s'est dit, toutefois, confiant quant aux efforts déployés par les pouvoirs publics pour mettre fin à cette situation de violence exhortant l'implication de tous. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait déclaré lors d'une visite d'inspection dans la région en juin dernier que la situation dans cette wilaya "est en nette amélioration", précisant que le gouvernement "règlera définitivement le problème par la voie du dialogue et de la concertation en application des instructions du président de la République". Revenant par ailleurs, sur les consultations autour de la révision de la constitution, Me Ksentini a estimé que "la non-participation de l'opposition ne pouvait arrêter le projet en lui-même, exprimant, toutefois, son regret, car selon lui, sa contribution aurait été "bénéfique" pour le débat et pour le pays. Il a relevé que la diversité des personnes invitées augure qu'il n y aura "aucune réticence quant aux changements" qui vont intervenir dans le texte. "D'ici la fin de l'année 2014, on aura un texte final qui, même s'il passe par référendum, remportera l'adhésion de la plus grande majorité", a-t-il dit. Interrogé sur ses déclarations relatives à l'amnistie générale, le président de la CNCPPDH a rappelé que "la question relève des seules prérogatives du Président de la république". Tout en rappelant qu'il milite depuis 2001 pour l'amnistie générale, M. Ksentini a expliqué que "tous les pays qui sont passés par la même situation que l'Algérie ont fini par la promulguer", exprimant par la même occasion son étonnement face à ceux qui refusent la constitutionnalisation de la réconciliation nationale. "J'espère que la prochaine loi fondamentale du pays donne à la réconciliation nationale la place qui lui sied, dans la mesure où elle constitue une étape importante et un évènement historique dans l'histoire de notre pays", a noté Me Ksentini. Concernant la liberté du culte, le président de la CNCPPDH a salué les dernières déclarations du ministre des Affaires religieuses ayant trait à l'ouverture des lieux de culte des non-musulmans, s'interrogeant "comment peut-on penser que nous serions capables de fermer des églises ou des synagogues pour le simple plaisir de le faire". "Cela va ternir notre image et toucher à nos principes de liberté qui sont affirmés et réaffirmés dans la loi fondamentale du pays", a-t-il martelé.