Au lendemain de l'enlèvement de G. A., un retraité de 67 ans, habitant la région de Béni Zmenzer, dans la daïra de Béni Douala, et dont la famille est toujours sans nouvelles, les services de sécurité ont enclenché une opération de recherche sur un vaste périmètre depuis lundi, dans la nuit, mais celle-ci demeure infructueuse. Cependant, la consternation, sur fond d'inquiétude, ne cesse de gagner la population locale. Dans l'entourage familial de cet ancien émigré, l'on affirmait encore, hier dans l'après- midi, que le contact avec les ravisseurs se limitait au premier appel téléphonique effectué la veille par des membres de la famille vers le numéro laissé par les ravisseurs sur le lieu de l'enlèvement. C'est à proximité du village, dans un champ situé au lieudit Aglagal, où il avait pris pour habitude de consacrer ses matinées à des travaux de jardinage que la victime a disparu avant-hier, lundi. La personne qui a répondu au téléphone s'exprimait en arabe, a-t-on encore appris de l'entourage familial de la victime. La même voix a confirmé qu'il s'agissait d'un rapt mais, s'agissant d'une éventuelle rançon que les ravisseurs auraient exigée contre la libération de l'otage, aucune information n'a toutefois filtré jusque-là. Aucune information n'est également venue confirmer s'il s'agit d'une affaire de terrorisme islamiste ou de banditisme. Pour la population locale, qu'il s'agisse d'islamistes armés ou de banditisme, l'acte en lui-même est terroriste et le motif ne peut être que financier comme cela a été le cas dans les 76 kidnappings enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis l'apparition de ce phénomène en décembre 2005. Pour la population de Béni Zmenzer, l'exaspération est à son comble et l'inquiétude à son paroxysme. "C'est un enlèvement de trop", estiment les habitants de cette localité où la plaie est encore ouverte moins de six mois après l'affaire d'Amirouche Mebrek, un commerçant ambulant de 38 ans enlevé le 24 janvier puis retrouvé sauvagement assassiné une semaine plus tard. La colère est d'autant plus importante que les services de sécurité, qui avaient découvert le corps, avaient déclaré avoir identifié l'auteur de cet assassinat, mais sans jamais annoncer une quelconque arrestation. Cette affaire, à l'issue tragique de Mebrek, avait alors jeté l'émoi dans toute la Kabylie. Et à Béni Zmenzer où la population s'était massivement mobilisée pour exiger sa libération. Encore un kidnapping de trop puisque six mois auparavant, soit fin avril 2013, un jeune d'une vingtaine d'années, Kahil Yazid, a été enlevé et libéré quelques jours plus tard sous la pression de la mobilisation citoyenne. Hier encore, un appel à la mobilisation populaire a été lancé par les comités de village pour exiger la libération et sans condition de G. A., victime de cet enlèvement, le troisième en une année dans cette région où malgré l'insécurité, aucune structure pour y remédier n'est encore installée comme exigé par la population. S. L. Nom Adresse email