Les accidents de la circulation ne cessent de connaître une forte croissance, avec, souvent, des bilans des plus lourds. Mercredi et jeudi derniers, ce sont 33 personnes qui sont décédées et 420 autres blessées. Ce qui porte, selon la Gendarmerie nationale, le nombre de victimes durant la seconde semaine du Ramadhan à 73 morts et 830 blessés. Pour le nombre d'accidents, il est de plus de 2 000 cas, dont 1 400 déclarés et constatés. Au total, le bilan s'élève à 200 morts et 1 800 blessés sur nos routes depuis le début du mois sacré. Les raisons demeurent les mêmes, à savoir l'excès de vitesse (80%), les dépassements dangereux et la circulation sur la voie de gauche. En milieu rural et suburbain, ce sont les camions, les semi-remorques, les taxis et les transports en commun qui sont impliqués dans la majorité des accidents. Raison pour laquelle, affirmera notre source, les bilans sont souvent élevés. En revanche, en milieu rural, les accidents de motos représentent plus de 40% des sinistres constatés et les 90% des victimes ne portaient pas de casques de protection. Autre facteur à la limite de l'insolite, les conducteurs qui circulent sans permis de conduire, notamment dans les sites touristiques. En ce sens, les gendarmes ont recensé plusieurs cas inhérents à cette situation et les auteurs des infractions sont tous des mineurs. Bien plus, les sorties nocturnes sont devenues un véritable cauchemar à cause des chauffards qui conduisent, souvent, sous l'effet des psychotropes et/ou du cannabis. Autre facteur non négligeable, l'excès de vitesse à moins de deux heures avant la rupture du jeûne. Cette situation n'a pas laissé indifférente l'association nationale de soutien aux personnes handicapées El-Baraka, que préside Flora Boubergout. Contactée par nos soins, notre interlocutrice s'est dit "choquée par ce fléau" qui s'apparente, selon elle, "à un véritable séisme" qui endeuille des centaines de familles et causent des handicaps à vie à plus de 60 000 victimes/an. Dans son programme dédié à la prévention et à la sécurité routière qu'elle mène aussi bien sur les routes, les stations de service, les entreprises publiques et privées pour la période du Ramadhan, cette organisation a lancé plusieurs actions pour sensibiliser les automobilistes afin de juguler ce phénomène qui prend une ampleur inquiétante. "Nous avons rencontré des centaines d'automobilistes sur les routes à grande circulation, ainsi que dans les stations-service et les espaces publics à forte concentration de personnes après la rupture du jeûne. Ces derniers sont sensibles à notre action", explique encore Mme Boubergout. Ces actions se poursuivront durant toute la saison estivale en coordination avec les services de la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale, et toucheront plusieurs wilayas du pays. Signalons, enfin, que plusieurs camps dits "d'Iftar (rupture du jeûne)" sont organisés au quotidien sur les routes à grande circulation et aux entrées d'agglomération par des associations de quartier et comités de bénévoles au profit des usagers de la route et passagers. Nom Adresse email