La marche se voulait à la fois une manifestation pour dénoncer l'insécurité dans la région et un élan de mobilisation que les villageois comptent maintenir jusqu'au retour sain et sauf du jeune Saïd. À l'initiative du comité de village d'Azazga, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, la population de toute la commune s'est mobilisée, hier, samedi, comme un seul homme, afin de manifester toute sa solidarité à la famille du jeune Saïd Djennad, étudiant en sciences commerciales à l'université de Tizi Ouzou, qui n'a plus donné signe de vie depuis le 13 juillet dernier. La marche se voulait à la fois une manifestation pour dénoncer l'insécurité dans la région et un élan de mobilisation que les villageois comptent maintenir jusqu'au retour sain et sauf du jeune Saïd. Plusieurs centaines de personnes ont pris part à cette marche à laquelle ont appelé les membres du comité de village d'Azazga. L'immense procession s'est ébranlée, sous un soleil de plomb, devant le siège de la mairie, au centre-ville, pour emprunter la route menant vers la daïra. La marche, dans un silence pesant, reflétait profondément l'inquiétude de la famille et la grande détermination de la population à obtenir le retour du jeune étudiant, Saïd Djennad. "Non à l'insécurité", lit-on sur des banderoles déployées par les manifestants qui arboraient plusieurs portraits du jeune disparu. La consternation, l'inquiétude et la colère se lisaient sur tous les visages des manifestants. Devant la procession des manifestants, le père du jeune Saïd, la mine défaite et visiblement profondément affecté, est soutenu par un membre de la famille. Parfois, la fatigue et la canicule aidant, le père de Saïd est introduit dans un véhicule pour poursuivre la marche. Cette démonstration de rue a été ponctuée par une grève générale. Le mot d'ordre de fermeture a été massivement suivi par les commerçants d'Azazga qui ont tous baissé rideau dès le début de la marche. Même la tenue du marché hebdomadaire a été annulée au même titre que toutes les activités culturelles et artistiques prévues pour la soirée dans la région. Devant le siège de la daïra où la marche a été transformée en rassemblement, un membre du comité de village a procédé à la lecture d'une déclaration à la fois de soutien à la famille Djennad et de dénonciation de l'insécurité. "Devant la pérennité d'une insécurité généralisée qui règne dans notre région, le comité de village d'Azazga manifeste sa solidarité avec la famille Djennad dont le fils Saïd, étudiant de 23 ans, disparu depuis le 13 juillet 2014, n'a plus donné signe de vie. Le comité de village demande à toutes les instances concernées, à savoir la police, la gendarmerie et l'autorité publique, de l'aider à s'extirper de cette situation pesante." Après la lecture de la déclaration de la famille qui manifestait ses remerciements à la population, un appel est lancé aux manifestants pour se disperser dans le calme. Lors d'un point de presse animé à la fin de la marche, les membres de la cellule de crise ont écarté la piste de la fugue, tant le jeune était, ont-ils expliqué, d'une éducation exemplaire. "Il avait eu un dernier contact avec sa mère, le 13 juillet à 11h30, lui demandant si elle avait besoin de quelque chose de particulier car il comptait faire des courses avant de regagner le domicile familial", précise l'un d'entre eux. Pour le comité de village, la thèse de l'enlèvement semble être la plus probable et tout le reste n'est que rumeur. C. N. O. Nom Adresse email