Des milliers de personnes ont battu le pavé, jeudi, au chef-lieu de la commune de Beni Douala, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, en signe de soutien et de solidarité avec la famille d'un jeune homme de 24 ans, Ali Laceuk, disparu depuis deux semaines dans des circonstances non encore élucidées. a marche, initiée par la Coordination des comités de village de la daïra de Beni Douala, s'est ébranlée à 10h, de manière pacifique, à partir du siège de l'APC. Les marcheurs, qui ont sillonné les rues principales de la ville, brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans exigeant plus de sécurité dans la région. «Halte aux kidnappings !», «Pour une couverture sécuritaire permanente» et «Libérez Ali sain et sauf» étaient, entre autres, les mots d'ordre mis en avant par les organisateurs de la manifestation. La procession s'est dirigée vers le siège de la daïra de Beni Douala où une délégation de marcheurs a été reçue par le chef de daïra. Selon ses proches, le jeune homme disparu aurait été kidnappé. Il n'a pas donné signe de vie depuis le 23 février dernier. Notons, par ailleurs, que la marche de jeudi a été ponctuée d'une grève générale qui a paralysé toute la ville de Beni Douala. Tous les commerçants ont baissé rideau pour manifester leur adhésion à l'action de la Coordination des comités de village de la daïra et s'élever contre l'insécurité. Même les établissements publics ont été paralysés par la grève. Après la réussite de la marche de jeudi, les membres de la Coordination des comités de village de la daïra de Beni Douala exhortent la population de la région à rester mobilisée pour d'éventuelles autres actions pour dénoncer, entre autres, les rapts. Notons que pas moins de 70 personnes ont été kidnappées dans la wilaya de Tizi Ouzou. Des industriels, des entrepreneurs et des commerçants sont souvent la cible des groupes armés. Les enlèvements se multiplient de manière inquiétante ces dernières années, mettant la région presque à genoux sur le plan économique, puisque de nombreux investisseurs ont dû quitter la wilaya depuis l'apparition de ce phénomène en 2005. En outre, depuis 2009, les citoyens de la région ont décidé de dénoncer les kidnappings et se mobiliser au lendemain de chaque rapt afin de mettre la pression sur les ravisseurs et libérer les otages. Ainsi, des actions de terrain sont souvent organisées par les villageois pour dire «halte aux kidnappings». Des marches, des rassemblements et même des caravanes de recherche ont été initiées par des cellules de crise mises sur pied dans les communes d'où sont originaires les otages. A Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, à Fréha, Boghni, Beni Douala, Maâtkas, entre autres, la mobilisation des villageois a toujours fini par faire plier les kidnappeurs. Par ailleurs, toujours pour dénoncer l'insécurité, les comités des villages d'Ihesnaouène, dans la commune de Tizi Ouzou, ont, à l'issue d'une réunion tenue hier, décidé d'interpeller le wali à prendre les mesures nécessaires pour «la sécurité des citoyens». Pour rappel, à Ihesnaouène, un groupe d'individus armés avait tenté, il y a trois semaines, d'enlever un commerçant. Ce dernier avait réussi à rentrer dans sa maison en essuyant des coups de feu. La mère du commerçant avait été touchée par une balle au genou.