Sobre et efficace, virtuose du verbe et de la guitare, toujours maître de son art, le digne fils d'Ighil Bouamas aura subjugué le nombreux public qui, dans une communion incroyable, l'aura accompagné admirablement dans la plupart de ses chansons, furent-elles nouvelles ou anciennes. A Tizi Ouzou, les belles soirées de Ramadhan et les artistes de renom se succèdent au stade du 1er-Novembre tout comme à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Si la vedette de la chanson raï Zahouania a enflammé, mardi dernier, le stade du 1er-Novembre où le footballeur international Essaïd Belkalem avait été honoré par la wilaya de Tizi Ouzou devant des milliers de spectateurs et de spectatrices en délire, il n'en demeure pas moins que la grande vedette de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet aura emballé son fidèle public en l'espace de 3 soirées de rêve à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, son jardin préféré. Durant les trois galas successifs qu'il a animés dans une salle archicomble, le maestro de la chanson kabyle aura été égal à lui-même. Sobre et efficace, virtuose du verbe et de la guitare, toujours maître de son art, le digne fils d'Ighil Bouamas aura subjugué le nombreux public qui, dans une communion incroyable, l'aura accompagné admirablement dans la plupart de ses chansons, furent-elles nouvelles ou anciennes. Il est vrai que le public d'Aït Menguellet est un peu particulier, car, comme l'artiste, il respire la sagesse et la maturité, l'art et la poésie dans toute leur splendeur. A 64 ans, Lounis ne veut pas vieillir en dépit des cheveux blancs qui déteignent sur un visage encore angélique. "J'essaye de maintenir un semblant de forme, et j'espère que je ne m'en tire pas trop mal", nous dira l'artiste dans sa loge en fin de spectacle avec sa modestie et son humilité légendaires. "Déjà que j'arrive à mener à bien une soirée, c'est déjà bon !", dit Lounis qui, pourtant, aura réussi à enchaîner trois superbes soirées d'affilée dans ce véritable antre de la culture kabyle qu'est la maison de la culture Mouloud-Mammeri, même s'il bénéficie de plus en plus de la joyeuse complicité de son digne héritier Djaâffar, tant sur le plan familial qu'artistique. Alors que le fidèle public, constitué essentiellement de familles venues en masse, se bousculait au portillon des coulisses pour tenter d'arracher des photos-souvenirs de leur idole, Lounis Aït Menguellet prenait bien du plaisir à s'émouvoir au milieu de son "peuple" en délire, distribuant ici et là des poignées de main, des bises, des tapes amicales ou des clichés de circonstance. "Voyez-vous, c'est grâce à ce merveilleux public que je tiens encore le coup. Sinon, ça ne vaut plus la peine de faire encore de la scène. Avec un public pareil, je suis prêt à aller jusqu'au bout de mes forces", enchaînera celui qui a su allier en toute harmonie les extraits de son dernier album Isefra et tout son immense répertoire qui ne date pas d'aujourd'hui. En fait, Lounis Aït Menguellet c'est comme le bon vin, plus il vieillit, plus il mûrit et plus il redouble de saveur. "Ce public et moi, on s'est tellement habitués ensemble que nous prenons du plaisir à partager des moments de joie et de bonheur. Mais ce qui me fait réellement plaisir, c'est de constater que la nouvelle génération est en train de suivre, ce qui est formidable. Il n'y a pas que les gens de ma génération qui viennent au spectacle, il y a aussi une sorte de relève émanant de la nouvelle génération, et cela me comble de plaisir", conclut Lounis Aït Menguellet qui compte animer d'autres shows pour les derniers jours du Ramadhan, notamment avec deux soirées à l'hôtel Hilton et au Théâtre de verdure d'Alger, sans oublier une virée tant attendue par ses fans à Bordj Bou-Arréridj. Katchini rouh, nak a dha qimagh et vogue l'artiste, car Lounis Aït Menguellet a encore de beaux jours devant lui ! M. H. Nom Adresse email