Quelles pistes possibles pour expliquer la disparition du vol AH 5017 d'Air Algérie ce jeudi 24 juillet ? Trois scénarios sont avancés. Certains experts grossissent le trait sur le contexte de la météo difficile dans la zone survolée par l'avion, rendant l'hypothèse de l'accident la plus plausible. D'autres évoquent l'hypothèse de l'attentat. L'idée que l'avion ait pu être abattu par un missile sol-air paraît, elle, la moins plausible. Air Algérie avait précisé, dans un communiqué, que les services de navigation aérienne ont eu leur dernier contact avec le vol AH 5017 à 1 heure 55 minutes GMT, soit 50 minutes après son décollage d'Ouagadougou, au Burkina Faso. Le contact avait été perdu avec l'équipage dans l'espace aérien malien, près de la frontière algérienne. Et, fait important, "l'avion n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako", a affirmé une source d'Air Algérie dans les colonnes du journal Libération. "Le signal a été perdu après le changement de cap", a-t-elle insisté. Des spécialistes de l'aviation civile expliquent, néanmoins, que les difficultés liées à un orage, par exemple, ne sont pas insurmontables et que le pilote pourrait s'en écarter. Et pareille situation, les pilotes de ligne de plusieurs compagnies aériennes commerciales en ont connue. Par ailleurs, les djihadistes, émiettés par l'opération militaire française Serval, pourraient, toutefois, constituer une menace pour certains nombre de pays de la région. Gao, au Mali, est sous haute tension depuis quelques semaines. Certaines zones sont encore aux mains des Touaregs ou de groupes djihadistes. Il y aurait eu plusieurs accrochages ces dernières semaines. Le Burkina Faso peut être une cible pour Al-Qaïda au Maghreb islamique. Et, un attentat contre un avion de ligne perpétré par la mouvance islamiste relève du possible, quoique les experts restent extrêmement prudents sur le sujet. Autre souci dans les travées du Burkina : un spécialiste de l'aéronautique rapporte dans le Monde que "la question du contrôle d'accès à bord des passagers et du contrôle des bagages sera inévitablement posée, puisque l'aéroport de départ, à Ouagadougou, n'est pas réputé comme l'un des plus sûrs en termes de vigilance". Ce ne sont pas tant les procédures de surveillance et d'accès qui posent problème dans ce type d'aéroport que la manière dont elles sont appliquées par un personnel d'inégale qualité. Il se souvient, pour avoir beaucoup voyagé en Afrique ces derniers temps, que, "dans certains aéroports, le personnel de sûreté ne s'entoure pas forcément de toutes les précautions quand le passager est un oncle ou un cousin, avec 80 kg d'excédents de bagage, par exemple". Il n'empêche qu'à ses yeux, la théorie de l'accident demeure très sérieuse, puisque, rappelle-t-il, "l'avion venait apparemment d'être dérouté pour contourner une forte perturbation". Enfin, l'hypothèse que l'appareil ait été ciblé par un missile reste peu crédible mais pas exclue, car, il est peu probable que des djihadistes disposent de missiles assez sophistiqués pour atteindre des avions qui se trouvaient à 10 000 mètres d'altitude. À moins que le matériel récupéré par des terroristes dans les arsenaux libyens, après la chute du colonel Kadhafi, soit assez puissant pour abattre un avion en vol. Y. S. Nom Adresse email