Face aux massacres quotidiens d'Israël à Gaza, le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé hier le monde islamique à armer les Palestiniens. Qualifiant l'Etat hébreu de "chien enragé", il l'a accusé de commettre un "génocide" à Gaza. "Un chien enragé, un loup sauvage attaque des personnes innocentes, des enfants qui ont perdu leur vie innocemment. Ce que font les dirigeants du régime sioniste est un génocide et une catastrophe historique", a-t-il affirmé lors d'un discours à l'occasion de la fête du Fitr. "Le président américain a émis une fatwa pour que la résistance (palestinienne) soit désarmée, pour qu'ils ne puissent pas répondre à tous ces crimes. Nous disons le contraire : le monde entier, en particulier le monde islamique, doit armer autant qu'il le peut le peuple palestinien", a dit Ali Khamenei dans son discours diffusé en direct par la télévision d'Etat. Un peu plus tard, lors d'une réunion avec l'ensemble des responsables iraniens et les ambassadeurs des pays musulmans, le numéro un iranien a réitéré cet appel. "Aujourd'hui, les Palestiniens ont besoin de produits de première nécessité pour vivre, d'armes et d'équipements. J'appelle les gouvernements musulmans (...) pour que nous joignions nos mains pour aider la population de Gaza", a-t-il souligné. Selon Ali Khamenei, les Etats-Unis et les pays européens souhaitent cette démilitarisation pour qu'Israël puisse attaquer "la Palestine et Gaza à n'importe quel moment sans qu'elles puissent se défendre". Il a également salué la "force de résistance des Palestiniens". "Un peuple encerclé dans un petit territoire, avec des frontières fermées, privé d'eau et d'électricité, cette population fait face à un ennemi armé. Ce peuple résiste sans faiblir. C'est une leçon pour tous." Le président iranien, Hassan Rohani, s'en est lui aussi violemment pris à Israël en l'assimilant à une "tumeur". "Aujourd'hui, le monde islamique est confronté à deux tumeurs infectées. La première est celle qui a toujours nui aux Palestiniens et musulmans et qui met de nouveau à feu et à sang la terre des oliviers (Palestine)", a-t-il dit. "L'autre tumeur est celle qui, au nom de l'islam, de la religion et du califat, massacre les musulmans", a ajouté Hassan Rohani en allusion aux djihadistes sunnites de l'Etat islamique (EI) qui ont pris de larges pans de territoires en Irak et en Syrie, deux pays alliés de l'Iran chiite, et proclamé un califat islamique. L'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, soutient les groupes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, contre lesquels l'armée israélienne a engagé le 8 juillet une vaste opération qui a coûté la vie à plus de 1100 Palestiniens, en grande majorité des civils. Les responsables iraniens avaient affirmé avoir fourni à ces groupes la technologie pour la fabrication de missiles utilisés pour tirer sur les villes israéliennes à partir de la bande de Gaza. M. T. Nom Adresse email