En hommage aux tailleurs de pierre de T'kout, le nouvel album de ce jeune artiste, devenu en un rien de temps, par son talent et son travail, la coqueluche de la chanson chaouie, a été présenté avant-hier soir lors d'une vente-dédicace. Les mélomanes et les fans du crooneur chaoui Ishem Boumaraf, qui signe son troisième album intitulé Baba H'fouda, se sont donné rendez-vous après l'heure du ftour, samedi soir, chez les frères Helal (édition Orphée music). En effet après la rupture du jeûne, ils étaient nombreux les mélomanes et fans de la coqueluche de la chanson chaouie, Hishem Boumaraf, qui ont fait le déplacement à la cité Chikhi pour pouvoir rencontrer l'artiste mais aussi et surtout acquérir son tout nouvel album qu'ils ont tant attendu. Cette vente-dédicace de l'album, en hommage aux tailleurs de pierre de Tkout, village natal de l'artiste, était la deuxième, puisque la première a eu lieu à 90 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Batna, à Tkout précisément, où les habitants du village, qui compte plus de 115 morts terrassés par la maladie de la silicose, ont énormément apprécié le geste de Hisham, tant son déplacement que l'hommage rendu dans son dernier disque. Sur Baba H'fouda, Hishem est accompagné par le groupe Tafert dont il est le chef de file. "Entre nous et la chanson chaouie, une histoire de cœur", tel est le leitmotiv du groupe Tafert et son leader Hishem Boumaraf, qui, pour rappel, n'est pas uniquement chanteur du groupe mais aussi musicien et enseignant de musique à l'Institut régional de formation musicale (Irfm). Cette double ou triple casquette, qu'il assume parfaitement d'ailleurs, fait de lui, selon bon nombre d'observateurs, mais aussi de connaisseurs de la chanson chaouie, le nouveau souffle de la chanson chaouie, qui, reconnaissons-le, ne vit pas ses meilleurs jours. Côté musique, si le groupe Tafert à le cœur et l'âme chaouis, la fusion avec d'autres genres et rythmes n'est pas interdite, bien au contraire, elle est tolérée et même préconisée. Pour les avertis, les sonorités sont belles et bien auressienne, mais une bise méditerranéenne y est ainsi que bien d'autres nuances et mélodies bien de chez nous. Fidèle aux deux premiers albums, Hishem Boumaraf garde le cap en s'inspirant du patrimoine auressien tout en s'ouvrant sur l'universel, aussi bien par la note que par la parole. En effet, le titre de ce dernier opus, Baba H'fouda, qui narre une histoire douloureuse de l'injustice des hommes, est un fait réel tiré de la mémoire collective auressienne. Dans le morceau, Hazrut (pierre), l'artiste rend hommage aux tailleurs de pierre. Une chanson aussi belle que douloureuse car elle raconte le parcours qui mène inexorablement à la mort des artisans et des jeunes tailleurs de pierre de T'kout, qui en plus du deuil de leur mort, laissent des veuves et des orphelins. Hishem a su rendre et restituer dans ce presque requiem la douleur de tout un village, toute une population. Abridh (le chemin), Agdud (le peuple) mais aussi la jolie chanson Djazairi... sont d'autres titres qui composent ce bel album. Par ailleurs, présent lors de cette petite fête et rendez-vous de la musique chaouie, l'auteur-compositeur et interprète Messaoud Nedjahi a estimé que "Hishem est réellement la relève et le nouveau souffle de la chanson chaouie", étayant ses dires par le fait que l'artiste a un parcours académique, sachant que de nos jours, l'écriture et la lecture de la musique est quasi obligatoire pour un artiste. R. H. Nom Adresse email