Plus de 20 répliques, allant d'une magnitude de 2 à 4,6 sur l'échelle de Richter, ont été enregistrées par le Craag. À Alger, vendredi 1er août 2014. Il est 5h11 lorsque la capitale est secouée par un tremblement de terre. Pris de panique, les habitants ont déserté leur domicile. Bologhine (ex-Saint-Eugène), le cataclysme a été violemment ressenti. Avec une magnitude de 5,6 sur l'échelle de Richter, ce séisme a provoqué une peur bleue chez les habitants des cités et quartiers du Grand-Alger. Surtout que son impact s'est prolongé sur la baie d'Alger et le littoral du pays, atteignant les 240 km jusqu'au centre-ville de Béjaïa où les citoyens ont légèrement ressenti la secousse. Mieux, et selon des témoignages recueillis par téléphone, les habitants de Tizi Ouzou, d'Aïn El-Hammam, d'Ath Yenni et d'Iferhounène, la terre a bougé sur les hautes montagnes. La violente secousse se fera également ressentir dans cinq autres wilayas du Centre, dont Boumerdès, Bouira, Blida et Tipasa. À 5h16, soit 5 minutes après la secousse, les éléments de la Protection civile sont déjà déployés sur le terrain. Contacté par nos soins, le lieutenant-colonel Farouk Achour a affirmé que "l'ensemble des unités a été mobilisé autour des sites touchés par ce séisme. Pour le moment, nous sommes en train de recueillir des informations pour identifier les cités et quartiers qui ont été les plus sensibles à cette secousse où il pourrait y avoir des dégâts et des blessés. Toutefois, les grandes artères et les axes importants sont pris en charge conformément à nos plans d'intervention d'urgence". Il est 5h20, quand le centre opérationnel du Craag situe l'épicentre du séisme. "Nous venons de terminer l'ensemble des calculs de cette importante secousse. L'épicentre du séisme se situe en mer, à 19 km au large de Bologhine, un quartier nord d'Alger. Sa magnitude est de 5,6 sur l'échelle de Richter. Pour le moment, nous n'avons enregistré aucune réplique. Même si la secousse est classée moyenne, la vigilance est de mise", nous dira un cadre dudit centre contacté par nos soins. Sur les hauteurs d'Alger, comme partout ailleurs, les habitants ont abandonné leur maison et des embouteillages se sont vite formés, notamment sur le périphérique du sud d'Alger. Choc à Bologhine Il est 6h20, nous sommes à Bologhine. La circulation automobile est fluide. Tous les habitants sont dehors. L'image est significative du désarroi des habitants. Ici même, témoigne un jeune habitant, plus de 11 personnes ont été évacuées vers le centre hospitalo-universitaire Mohamed-Debaghine de Bab El-Oued. Les urgences médicales continuaient à recevoir, pendant toute la matinée, des blessés et autres personnes choquées par la violence du séisme. Parmi elles figurent des victimes qui ont carrément sauté des étages au moment du sinistre. Le littoral Bologhine-Aïn Benian est encadré par les services de sécurité qui sont en état d'alerte. Plus de 1 500 agents de la Protection civile ratissent les quartiers touchés par la secousse. Le vieux bâti a enregistré beaucoup de fissures visibles à l'œil nu. À Bologhine, aucun commerce n'est ouvert. Y compris la seule station-service. La ruelle jouxtant le stade de Bologhine est fermée à cause des risques d'effondrement des murs et des bâtisses. Sur les hauteurs de l'ex-Saint-Eugène, les habitants des bidonvilles ont, eux aussi, vécu le même cauchemar. Il est 6h45, nous quittons Bologhine, direction les hauteurs d'Alger. À Ben Aknoun, une vieille dame, malade chronique, est évacuée aux urgences médicales. La victime venait de faire une chute mortelle. Dans un état comateux, jugé "grave". À Hydra, Bir-Mourad-Raïs, Baraki et Saïd-Hamdine, pour ne citer que ces quartiers que nous avons visités, les services de Sonelgaz ont anticipé pour mettre à l'abri les habitants des dangers que pouvait causer le séisme. Les coupures d'électricité ont duré plus de 45 minutes par mesure de précaution, notamment sur les axes du passage des câbles de haute tension. Dans les nouvelles cités AADL, comme à El-Achour, les Bananiers, Aïn Naâdja, Baba Hassan et Ouled Fayet, les habitants ont vécu des scènes cauchemardesques. "On entendait le béton quand il craquait. On avait l'impression de vivre notre dernière minute. La secousse a trop duré et les tours tanguaient dans tous les sens. Même les véhicules en stationnement bougeaient, tellement le séisme était violent", témoigne encore un habitant de la cité 1 827-Logements de l'AADL d'El-Achour. Il est 8h30, on signale trois décès, dont une vieille dame, une malade chronique, décédée d'un arrêt cardiaque à Aïn Benian, une jeune dame qui s'est jetée du 3e étage à Alger-Centre et un homme, la quarantaine, qui s'est jeté du 4e étage à Rouiba. À 14h, le ministère de la Santé communique le dernier bilan arrêté vers 12h30 par les services hospitaliers, il est fait état de 6 morts et de 420 blessés. Il s'agit de quatre personnes, prises de panique, qui se sont jetées par la fenêtre et deux autres décédées suite à un arrêt cardiaque. Quant aux blessés, la plupart ont quitté les établissements hospitaliers où ils ont été admis après avoir reçu les soins nécessaires. Seulement 21 d'entre eux ont été hospitalisés, dont 7 devaient être opérés hier. Enfin, plus de 20 répliques, allant d'une magnitude de 2 à 4,6 sur l'échelle de Richter, ont été enregistrées par le Craag. F. B. Nom Adresse email