Après une longue préparation financière et matérielle, sept taurillons ont été sacrifiés le vingt-huitième jour du mois de Ramadhan avant d'être distribués équitablement le lendemain, à la veille de l'Aïd El-Fitr. Timechret, "sacrifice collectif" de moutons ou de bœufs, tradition ancestrale en Kabylie, appelée communément aussi "tawzît" ou "lawzîaâ", tend à disparaître malheureusement dans beaucoup de villages, mais fort heureusement, il existe encore dans certaines localités de bonnes volontés qui persistent à la maintenir contre vents et marées. "Ce n'est pas pour l'attrait de la viande qu'on organise ce genre de rituel, mais c'est surtout pour sauvegarder cette tradition dont la signification sociale est très importante. Elle sert à resserrer les rangs dans nos villages, à être solidaires, notamment avec les pauvres et aussi à rassembler tous les habitants du douar", nous dira un membre du comité de village d'Ibadhissen (commune d'Ath Bouadou, daïra des Ouadhias, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou). En effet, après une longue préparation financière et matérielle, sept taurillons ont été sacrifiés le vingt-huitième jour du mois de Ramadhan avant d'être distribués équitablement le lendemain, à la veille de l'Aïd El-Fitr. "Tout d'abord, il y a eu la collecte des fonds. En plus de la participation financière de chaque foyer du village, il y a eu des offrandes de la part des citoyens et des bienfaiteurs de la région. Ensuite, le bureau du comité du village s'est chargé de l'achat des bestiaux qui ont été sacrifiés en présence de tous les chefs de famille et même des enfants, comblés par cet air de fête, avant que les carcasses de viande ne soient découpées en parts égales. Des chapelets de viande ont été soigneusement préparés dans une grande convivialité et une ambiance des grands jours", nous fera savoir notre interlocuteur. Selon ce dernier, mille quatre cents habitants ont bénéficié de ce sacrifice. "C'est vraiment un plaisir de se rencontrer ici au village. Cela permet aux villageois de se revoir après des années d'absence et d'exil pour certains d'entre eux. Je souhaite que les responsables du comité multiplient de telles initiatives à l'avenir", nous déclarera un villageois venu de la capitale, spécialement pour participer à ce rendez-vous chaleureux que d'aucuns n'aiment pas rater. "Nous organisons chaque année deux fois l'an timechrit : l'une le jour de l'Aïd Tamzyant (l'Aïd Esseghir) et l'autre le jour de l'Aïd Tamoqrant (l'Aïd El-Kébir)", précisera la même personne. Il faut relever qu'au niveau de la région, il n'y a pas seulement timechrit pour laquelle une grande importance est donnée à l'occasion des fêtes religieuses, mais aussi à d'autres rituels tels que les visites aux cimetières et aux mausolées de la région ainsi que les circoncisions et les baptêmes du souk et du coiffeur pour les bambins de la famille. O. G. Nom Adresse email