L'Algérie travaille à l'extension de la superficie des terres irriguées dans un ensemble de régions. Elle veut la porter à 1 million d'hectares d'ici à 2019, un projet dont il sera question dans les thématiques agricoles discutées lors du sommet USA - Afrique, dont les travaux ont commencé lundi, à Washington. Le sujet a également été évoqué par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, dans une interview accordée au cabinet de recherche et de conseil Oxford Business Group (OBG) et dont nous avons obtenu une copie. Si le pays s'attelle à relever considérablement la superficie des terres irriguées, c'est pour améliorer la "sécurité alimentaire" et "développer une économie agricole moins dépendante" des hydrocarbures, note le ministre. Une question se pose cependant : l'Algérie a-t-elle les moyens de ses ambitions en matière agricole ? A-t-elle suffisamment de barrages pour pouvoir irriguer une telle superficie ? Hocine Necib se montre confiant, expliquant que, pour faire face au défi d'avoir suffisamment d'eau, nous sommes en train de développer une "plus grande infrastructure". Cela, a-t-il ajouté, permettra de donner "plus d'importance" aux régions intérieures du pays et de créer des "opportunités" en dehors des grandes villes côtières. Aujourd'hui, il est des régions qui sont riches en potentiel agricole et industriel, mais qui souffrent d'une "menace constante" de sécheresse, ce qui empêche les domaines agricoles de se développer. La menace est pesante dans la région des Hauts-Plateaux, par exemple, où la question de l'approvisionnement en eau potable est loin d'être réglée. Elle le sera, peut-être, dans les années à venir, si le gouvernement tient ses promesses. Pour l'instant, le ministre en charge du secteur de l'hydraulique rappelle les engagements pris par l'Exécutif dont il fait partie, pour que le problème d'insécurité d'eau dans cette région soit résolu. Il a ainsi évoqué la mise en place d'un grand projet de transfert d'eau depuis le wilaya d'El-Tarf, qui dispose de trois barrages. Un quatrième barrage sera, par ailleurs, construit dans la période 2015-2019. De cette manière, a indiqué M. Necib, les zones "les plus touchées par la sécheresse auront accès à l'eau". Autre projet étudié par le ministère des Ressources en eau pour améliorer l'accès à l'eau : le dessalement de l'eau de mer. Le ministre considère, à ce sujet, que la formule du dessalement est "une bonne option pas trop coûteuse", étant donné que l'Algérie est "riche en gaz". La station de dessalement d'El-Hamma, d'une capacité de 200 000 m3 par jour, est souvent présentée comme un projet réussi en matière de dessalement. Elle est censée sécuriser la capitale en alimentation en eau potable. En Algérie, le dessalement se donne deux objectifs essentiels : développer les infrastructures de l'eau, et le pays en a besoin, et moderniser le service public. Actuellement, l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national d'assainissement essayent d'améliorer le niveau de professionnalisme et de savoir-faire dans la gestion de l'eau. Mais, il reste beaucoup à faire. Plusieurs projets sont déjà lancés avec des entreprises étrangères, telles que Suez Environnement ou Eau de Marseille, dans les villes d'Oran, d'Alger, de Constantine ou d'Annaba, pour une meilleure gestion de l'eau. Nom Adresse email