Israël a repris hier son agression militaire contre Gaza, au terme de la trêve de 72 heures obtenue grâce aux méditations égyptienne et américaine. L'armée israélienne a, en effet, effectué des frappes aériennes et des tirs d'artillerie, dans le nord et le centre de la ville de Gaza, faisant un premier martyr, un enfant palestinien de 10 ans, d'après les services d'urgence. Dans la matinée, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahu, avait ainsi mis à exécution sa menace de "répondre à toute éventualité", tel qu'affirmé, au moment du retrait de ses troupes hors de Gaza. Prenant pour prétexte des tirs de roquettes en direction d'Ashkelon, revendiqués par le Djihad islamique, l'une des factions de la résistance palestinienne à Gaza, il avait de la sorte ordonné à l'armée de riposter "vigoureusement". La veille déjà, Netanyahu a, lors d'une interview à la chaîne de télévision française d'informations, i-Télé, reconnu qu'il y avait un carnage à Gaza, mais en l'imputant au Hamas. "Nous regrettons qu'il y ait des victimes civiles à Gaza, chacune d'entre elle représente une tragédie, mais il faut savoir à qui incombe la responsabilité de ces tragédies, en l'occurrence le Hamas", a-t-il commencé. "C'est vrai qu'il y a un carnage à Gaza", a-t-il affirmé en substance en ajoutant que "c'est la conséquence des agissements du Hamas". Cette reprise des hostilités intervient après l'échec des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens, par l'Egypte interposée, d'arriver à un cessez-le-feu durable. Ces pourparlers n'ont pas avancé d'un iota, suite aux exigences inconciliables des deux parties. L'Etat hébreu avait catégoriquement rejeté la demande palestinienne de doter Gaza d'un port sur la Méditerranée et d'un aéroport, en sus de l'ouverture permanente du passage de Rafah, pour ainsi matérialiser la levée du blocus en vigueur depuis 8 ans, et la libération de prisonniers, qu'il avait hissées au rang de premières exigences pour tout éventuel accord de paix. Le porte-parole des Brigades Al-Qassam, Abou Obaïda, avait en ce sens réclamé "la fin véritable de l'agression [israélienne] et une vraie levée du siège". L'Egypte a également refusé l'ouverture du passage de Rafah, suscitant la satisfaction d'Israël. Cela s'imbrique aussi sur la position opiniâtre du Hamas de ne point lâcher du lest devant l'ennemi, tant qu'il n'aura pas atteint ses objectifs. Pour preuve, jeudi soir, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, branche armée du Hamas, avaient pressé la délégation palestinienne au Caire de "ne pas accepter de cessez-le-feu si elle n'obtient pas satisfaction sur les demandes de notre peuple", et s'était dite prête "à se lancer de nouveau dans la bataille". "Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé [et] n'a pas accepté de mettre un terme au blocus", avaient déclaré deux hauts responsables du Hamas, jeudi soir. Depuis, les deux belligérants campent sur leurs positions respectives, ouvrant le champ à la guerre, en dépit des appels, jeudi, de l'ONU à prolonger la trêve entre Israël et le Hamas pour permettre aux Palestiniens de Gaza de recevoir l'aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin, quelques heures avant la fin du cessez-le-feu en vigueur depuis mardi. De plus, la déclaration d'Obama, évoquant la fin de blocus sur Gaza, n'est pas pour dissiper les craintes des Palestiniens sur un éventuel plan américain de créer un Etat palestinien à Gaza, à l'exclusion de toutes les autres parties du territoire occupé depuis 1967, qui constituent la base du plan à deux Etats, revendiqué. Devant ces faits, l'incertitude régnait en maîtresse des lieux à Gaza, où la situation est ouverte à tous les scénarios, dont la reprise intensive de l'agression israélienne, qui a fait plus de 1900 morts. A moins d'une reprise salutaire des négociations... A. R. Nom Adresse email