L’embrasement

La violence s’accentue en Irak

La révolte sanglante des partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr contre la coalition et la violence ailleurs en Irak se poursuivaient, hier, faisant plus de 150 morts depuis dimanche.
Dans la ville sunnite de Ramadi (80 km à l'ouest de Bagdad), le calme était revenu hier, 24 heures après que 12 marines y furent tués par 60 à 70 hommes armés de lance-grenades et d'armes automatiques qui ont attaqué leurs positions au palais du gouverneur, selon le Pentagone.
La coalition en Irak, dirigée par les États-Unis, a juré, hier, de “détruire� l'armée du Mehdi, la milice de Moqtada Sadr, qu'elle affronte depuis trois jours dans plusieurs villes d'Irak. “Nous allons attaquer l'armée du Mehdi pour la détruire�, a annoncé le général américain Mark Kimmitt, chef adjoint des opérations militaires de la coalition, lors d'une conférence de presse à Bagdad.
Les heurts les plus sanglants ont lieu à Sadr City depuis dimanche, banlieue déshéritée du nord-est de Bagdad, entre miliciens chiites et troupes américaines. 4 Irakiens ont été tués et 7 autres blessés dans un raid aérien américain dans la nuit de mardi à mercredi sur Sadr City et 3 ont succombé à leurs blessures infligées la veille lors de combats, selon une source hospitalière.
Des affrontements meurtriers se sont aussi produits à Nassiriyah (375 km au sud-est de Bagdad), où 15 Irakiens ont été tués mardi, selon la police, et à Amara (près de Nassiriyah) notamment, mettant les miliciens chiites aux prises avec les soldats britanniques et italiens, ainsi qu'à Kout (180 km au sud de Bagdad), où un soldat ukrainien a été tué au combat mardi et 5 autres blessés.
Le général italien Marco Chiarini, commandant de la force italienne à Nassiriyah, s'est néanmoins félicité, mercredi, de la prise de contrôle par la police irakienne du nord de la ville, occupé la veille par les miliciens de Moqtada Sadr.
C'est l'arrestation samedi du chef du bureau de Moqtada Sadr à Najaf (centre), Moustafa Yaacoubi, impliqué, selon la coalition, dans le meurtre en avril 2003 d'un chef chiite libéral, qui a mis le feu aux poudres.
L'objectif des Américains est d'arrêter Moqtada Sadr, visé par un mandat d'arrêt. À Najaf, Moqtada Sadr a demandé dans un communiqué que le pouvoir en Irak soit transféré “aux gens honnêtes� et “non à ceux qui collaborent avec les forces d'occupation". L'Administration provisoire de la coalition (CPA) doit transférer la souveraineté à un gouvernement irakien provisoire, le 30 juin prochain. Il a appelé le Koweït à exiger “le départ des troupes américaines déployées sur son territoire�, dans un communiqué distribué à Najaf.
De son côté, la coalition a estimé que le calme ne reviendrait en Irak que si Moqtada Sadr se rendait.
“Si M. Sadr veut réduire la violence et calmer les choses, il peut le faire. Il peut se rendre au poste de police local et comparaître devant la justice�, a précisé le général américain Mark Kimmitt, chef adjoint des opérations militaires de la coalition, lors d'une conférence de presse à Bagdad. L'armée américaine poursuivait, hier, son opération d'envergure contre la guérilla sunnite à l'ouest de Bagdad, et particulièrement à Falloujah (50 km à  l'ouest de Bagdad), où 4 civils américains ont été tués la semaine dernière.
Depuis mardi soir, 46 Irakiens au total ont été tués et des dizaines d'autres blessés à Falloujah (50 km à l'ouest de Bagdad), au cours d'affrontements entre troupes américaines et rebelles anti-coalition, a-t-on appris de source hospitalière.
8 Irakiens ont été tués hier et 12 autres blessés dans la région de Kirkouk (nord) lors d'affrontements entre soldats américains et manifestants qui protestaient contre l'intervention militaire à Falloujah, selon la police.
R. I./ A.