L'Algérie a assez à faire ces jours-ci avec la fièvre aphteuse qui continue son inexorable propagation territoriale, avec les conséquences que l'on sait. Si les dispositions de vigilance avaient été prises à la frontière Est du pays, d'où le virus a été introduit par des maquignons sans scrupules, on n'en serait certainement pas aujourd'hui à déplorer des centaines de bovins décimés, des éleveurs au bord de la faillite et des millions de dollars pour acheter des vaccins. Mais le fait est là. Il faut cependant admettre que la sécurisation des frontières, surtout avec la menace terroriste dans le sud du pays, est une mission quasi titanesque qui exige de grands moyens logistiques et humains. À la limite, la fièvre aphteuse, dès lors qu'elle ne touche que les bovins, est un moindre mal par rapport à la "fièvre rouge" provoquée par le virus Ebola. Cette épidémie dont la dangerosité est similaire à celle du sida, selon des experts, représente une menace pour l'homme. À ce jour, 960 personnes ont péri depuis le mois de mars et plus de 1 800 cas sont confirmés par l'OMS. Pour le moment, les pays touchés sont la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et, à un degré moindre, le Nigeria. Mais le risque de propagation est tel que l'OMS a décrété une urgence sanitaire mondiale. Dieu merci, pour le moment, l'Algérie est très loin des foyers infectieux. Mais, sommes-nous pour autant à l'abri d'une contamination ? La question se pose de facto, sachant la porosité de nos frontières Sud. Les propos du Dr Amrani, directrice de la prévention au ministère de la Santé, et du Dr Derrar de l'Institut Pasteur sont rassurants, en ce sens que "le pouvoir épidémiologique" du virus a très peu de chances de se manifester du fait des conditions climatiques de l'Algérie qui ne sont pas celles des régions tropicales où l'épidémie sévit. Mais en plus de l'immunité due aux hasards de la géographie, les autorités algériennes ont, semble-t-il, mis en place des dispositifs de vigilance au niveau des aéroports et des postes-frontières terrestres pour mettre en isolement les éventuels porteurs du virus qui transiteraient par l'Algérie. Ce sont des mesures préventives classiques que tous les pays prennent en pareille situation. Il ne reste juste qu'à espérer qu'elles seront d'une grande efficacité pour épargner au pays le spectre d'une contamination. Nom Adresse email