Deuxième chapitre : Les désillusions Résumé : Le matin, Zina refuse que sa fille les accompagne à l'hôpital. Krimo ne tarde pas. Il l'emmène. Elle remarque qu'il est très tendu. A l'hôpital, elle s'affole en voyant son mari avec un pansement à la tête. Krimo va voir si les résultats du bilan sanguin sont prêts. Un vieux couple arrive et demande à Zaher des nouvelles de leur fille. Zina ne les a jamais vus avant... -Comment va-t-elle ? Où est-elle ? demande le vieux père. -Elle a une fracture au bras et des égratignures, répond-il le visage livide. Sa vie n'est pas en danger ! Elle ne devrait pas tarder à sortir ! -Louanges à Dieu ! s'écrie la vieille. On a eu la peur de notre vie en apprenant votre accident, mon fils ! Mais où est ma fille? A quel étage est-elle ? -Allez à la réception ! Ils vous renseigneront... -Tu ne nous accompagnes pas ? demande le vieux père. -Je passerais plus tard ! Allez-y ! Ils s'éloignent, laissant Zina perplexe. Premièrement, elle lui avait dit "mon fils" et deuxièmement, ils ne lui en voulaient pas pour l'accident. Ils ne lui ont pas demandé de raconter l'accident. En général, on s'en prend au conducteur, lui reprochant d'avoir conduit trop vite, d'avoir mis en danger leurs vies. Rien de tout ça. Elle en déduit qu'ils se connaissaient depuis un moment. -Qui sont ces gens ? Pourquoi t'a-t-elle appelé "mon fils" ? Et pourquoi voulaient-ils que tu les accompagnes ? Comme si c'était naturel que tu devais le faire ! -Normal petite sœur, dit Krimo. Il a des obligations envers eux ! Il t'expliquera plus tard... -J'avais l'habitude de les prendre, dit Zaher. -Où sont les résultats ? -Ils vont les remettre à la gendarmerie ! Apparemment tu n'étais ni ivre ni drogué ! Allez, je vous ramène chez vous ! Krimo n'aide pas Zaher à se relever et ne propose pas son épaule. Zina, qui sent une légère tension entre eux, soupire. Elle sent que quelque chose lui échappe. Zaher s'appuie sur son épaule jusqu'à la voiture. Il prend place à l'avant, à bout de souffle. Durant tout le trajet, ils ne soufflent pas un mot. Le silence est pesant. Zina tente de le rompre plusieurs fois, parlant du mauvais état des routes, des poubelles éventrées sur le bord des trottoirs, sur les passants qui coupent la route n'importe où et sans même regarder. -Ils sont inconscients du danger ou veulent se faire écraser ! lâche-t-elle. C'est exaspérant ! -Heureusement que tu ne conduis pas ! Ils mettent les nerfs en pelote ! répond Zaher, d'une voix lasse. -Tu ne m'as pas raconté, remarque-t-elle. Qu'est-ce qui a provoqué ton accident ? -J'ignore comment. Je crois que je me suis assoupi, prétexte-t-il alors que Krimo secoue la tête. J'ai quitté la route et suis entré dans un poteau électrique ! J'aurais dû rentrer plus tôt ! -Oui, tu n'aurais jamais dû la prendre dans ta voiture ! Maudite femme ! Qu'elle soit maudite ! Zina est choquée par les propos de son frère. Dans le rétroviseur, elle voit son visage fermé, les sourcils froncés. -Mais pourquoi la maudire ? l'interroge-t-elle. Elle n'y est pour rien ! -Ce que tu peux être naïve, okhti, rétorque Krimo. Il la prenait un jour sur deux... Vous voilà arrivés, soupire-t-il. Zaher, tu auras tout le temps pour lui raconter la vérité ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email