Deuxième chapitre : Les désillusions Résumé : La fillette ne tient pas en place, elle est impatiente de retrouver ses camarades. Après avoir grignoté, elle descend les rejoindre. Zina l'accompagne et recommande à la plus grande de la surveiller en chemin. Zina est triste. Zaher lui rappelle qu'elle sera toujours sa mère et qu'elle aura toujours besoin d'eux. Zina voudrait suspendre le temps et la protéger jusqu'à son dernier souffle... Zina craint qu'un jour Ihsane apprenne qu'elle a été adoptée. Elle sait que personne n'est au courant mais elle n'est pas tranquille. Si avant, elle ne lui permettait pas de jouer avec les enfants de son âge, ce n'était plus le cas. Suivant le conseil de sa mère, elle la laissait sortir une heure ou deux. Ihsane, fillette obéissante, reste du côté salon pour que sa mère puisse la voir. Elle rentre assez tôt, pour avoir le temps de faire ses devoirs. Zina la surveille tout en préparant le dîner. Zaher rentre très tard. Il effectue des courses hors wilaya, et parfois lorsqu'il rentre, il la trouve endormie. Durant le week-end, il les emmène chez ses parents qui sont trop vieux pour sortir. Guemra aimait qu'ils leur rendent visite. Krimo amenait sa famille. La présence des enfants mettait une belle ambiance. Quand ils ne jouaient pas et ne riaient pas à gorge déployée, ils se chamaillaient. Ihsane avait beau être une fille et plus petite qu'eux, ils n'hésitaient pas à la frapper. Elle rendait bien les coups, mais lors de leur bagarre, ils l'atteignent au cœur, avec des mots qui l'abattent. - Ta place n'est pas ici, mais à la pouponnière d'où ils t'ont ramenée ! - Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? - Ma tante n'est pas ta mère et ami Zaher n'est pas ton père !, martèle le cousin. T'es rien pour eux et aussi pour nous ! Ne reviens plus jamais ici ! La fillette éclate en pleurs et court retrouver sa mère qui aide à préparer le déjeuner. - Maman, c'est vrai ? Dis-moi qu'il ment !, la prie-t-elle en essuyant ses larmes contre son tablier. Dis-moi que ce n'est pas vrai ! Tu es bien ma mère ! Ma maman à moi ! Dis-le-leur ! Zina s'accroche au plan de travail, chancelant sous le choc. - Qui a osé te dire le contraire ? - Maman, il... dit que je n'ai rien à faire ici ! Zina échange un regard avec sa mère qui l'encourage à rassurer sa fille. - Non, ta place est ici, auprès de moi ! Tu es ma fille, "l'enfant de mon ventre" ! Qui a osé dire le contraire ? - Mon... mon cousin... Guemra s'en va gronder son petit-fils, mais il se rebelle et se met à crier cette vérité si longtemps tue. - Je les ai entendus en parler ! Ils l'ont ramenée car ils ne pouvaient pas avoir d'enfant ! Elle n'est pas notre cousine ! On n'a rien en commun ! - Comment oses-tu me tenir tête ?, l'interroge-t-elle en le giflant devant ses parents qui ont accouru à leurs cris. C'est ta cousine et de ton sang ! Tes parents ont parlé d'une autre ! N'est-ce pas ? - Oui, dit Krimo en secouant la tête. Comment as-tu pu croire qu'il s'agissait d'Ihsane ? Tu ne vois pas que tu l'as bouleversée ! Va t'excuser auprès de ta cousine et de ta tante ! - Mais je vous ai entendus ! Le garçon se tait et baisse la tête en voyant le regard courroucé de son père. Il passe devant eux et va présenter ses excuses. Zina lui fait signe de sortir. Ihsane est dans ses bras. Elle n'arrive pas à la calmer. Guemra est triste pour elles. A demi-mot, elle l'encourage à lui dire la vérité avant de tirer la porte derrière elle. Zina, tout en essuyant ses larmes, respire profondément. Elle se demande comment le lui dire, lui expliquer que même si elle ne l'avait pas enfantée, elle était sa fille. Elle ne voudrait pas la voir partir à la recherche de sa mère biologique... (À suivre) A. K. Nom Adresse email