Résumé : Hadj Ahmed est venu chercher Guemra. Il refuse de s'attarder chez sa fille. Guemra lui recommande de prendre soin d'elle. Elle lui donne quelques billets avant de partir. Elle enrage contre la malchance de sa fille. Elle maudit le jour où Zaher et ses parents étaient venus la demander en mariage... - On ne peut pas se rebeller contre le destin ! C'est une question de mektoub, dit hadj Ahmed. Ils sont mariés depuis sept ans et, d'après ce que je sais, elle ne s'est jamais plainte ! - Ma fille supporte ! Benti sabra ! Ya el-hadj, elle mérite mieux ! J'ai mal en la voyant dans cette condition ! Pourquoi tes parents avaient accepté la demande en mariage ! Ils auraient pu choisir un meilleur parti ! - Mon père, qu'il repose en paix, appréciait beaucoup ses parents ! Il croyait bien faire ! - Et toi, tu t'es tu ! Tu n'as pas pensé à l'avenir de Zina ! Tout ce qui comptait, c'était de plaire à ton père ! lui reproche Guemra. Aujourd'hui, notre fille est dans le besoin ! On doit l'aider, elle est dans la misère ! - Toutes les filles de la famille ont été promises par mon père ! Il ne pouvait pas en être autrement pour sa petite-fille ! se défend hadj Ahmed. La parole de mon père était sacrée ! Je sais qu'il croyait bien faire ! Si Zina décide d'abandonner, je ne l'en blâmerais pas ! La prochaine fois, dis-le lui ! Si elle se sent à bout, on ne l'abandonnera pas ! La maison est toujours ouverte ! Guemra soupire. Elle sait que Zina ne reviendra jamais. Elle se contente de vivre au jour le jour. Comme si elle n'attendait plus rien de la vie. Elle avait fait plusieurs fausses couches, et cette grossesse, tout en l'emplissant de joie, l'angoissait. Comme si elle ne pouvait pas connaître le bonheur. - Prie pour qu'Allah la protège, elle et l'enfant qu'elle porte en elle. Elle a peur de ce qui pourrait arriver... Allah estar benti ! - Inch Allah ! Comme elle l'avait promis à sa fille, elle se met à lui préparer un trousseau. Elle achète plusieurs kilos de grosse semoule et la grille. Elle la range dans une grande boîte. Dans un grand carton, elle met le miel, le beurre et toutes les denrées alimentaires de longue conservation. Une cousine lui a roulé du couscous. Elle se demande si le grand sac suffira. Elle tient à effectuer cette offrande pour marquer la venue au monde de son petit-fils. Dans son cœur, il ne peut s'agir que d'un garçon. El hadj Ahmed a remarqué que les vêtements qu'elle a choisis sont tous blancs et bleus. Il lui rappelle que ce sera selon la volonté d'Allah. - Même une fille fera notre bonheur ! Ce qui compte, c'est que tout se passe bien... - Ce qui serait bien, c'est qu'il ait un meilleur boulot ! Qu'il puisse subvenir aux besoins de sa famille ! Pourquoi tu ne l'aiderais pas à se trouver un autre emploi mieux rémunéré ? Il ne va pas être gardien toute sa vie ! - Il a mauvais caractère, répond-il. S'il est encore à ce poste, c'est parce qu'il n'a pas à côtoyer les gens ! Je te promets de chercher ! - Pauvre Zina ! - Ah, si sa famille n'avait pas perdu leur vignoble et leur domaine familial dans cet incendie, il n'aurait pas besoin de travailler ailleurs, lui rappelle hadj Ahmed. C'est difficile de repartir de zéro ! C'est un miracle qu'il ait encore toute sa tête ! Il a vécu une terrible épreuve ! - Louange à Allah, Zina se trouvait chez Krimo ! En parlant de lui, tu ne l'as pas vu ? Cela fait trois jours qu'il n'a pas appelé ! J'espère qu'il n'est pas souffrant ! - Il est pris entre son travail et sa famille, dit hadj Ahmed. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Appelle-le ! Guemra saisit le téléphone et le lui remet. - Appelle-le toi-même ! moi, je ne veux pas parler à sa sorcière ! Une fois que tu auras parlé à Krimo, passe-le moi ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email