Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a annoncé, jeudi, la nomination du diplomate espagnol Bernardino Leon en tant qu'envoyé spécial en Libye où des combats meurtriers entre diverses milices ont lieu depuis la mi-juillet à Tripoli et à Benghazi. M. Leon, qui succède au Libanais Tarek Mitri, sera chargé notamment de diriger la mission de l'ONU, en l'occurrence l'UNSMIL, qui a été mise en place en 2011, à la demande de Tripoli dans ce pays pour l'aider à mener à bien la transition politique de l'après-Kadhafi. Âgé de 49 ans, Bernardino Leon, qui a également été conseiller en politique étrangère de l'ancien Premier ministre espagnol Jose-Luis Zapatero, "apporte à ce poste de nombreuses années d'expérience politique et diplomatique acquises auprès de son propre gouvernement et au sein de l'Union européenne", a relevé un porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Cela intervient suite au vote par le Parlement, mercredi dernier, en faveur d'une intervention étrangère pour protéger les civils dans le pays face aux combats meurtriers entre milices rivales, de même que la décision de dissoudre toutes ces milices. Plusieurs pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Italie ont également appelé mercredi les factions belligérantes libyennes à cesser les attaques contre les civils, alors que les violences font rage depuis juillet dans le pays. L'Algérie, pour sa part, en tant que pays voisin, qui partage près de 2 000 km de frontière avec ce pays, continue de prôner une solution politique sans intervention militaire étrangère à la crise en Libye. Depuis le début du conflit libyen, l'Algérie ne cesse de plaider pour la mise en place d'un gouvernement de consensus avec l'aide des pays limitrophes y voyant la seule solution à la crise dans ce pays du Sahel. "Notre vision est claire sur cette affaire : nous n'acceptons pas d'interventions étrangères à nos frontières, nous privilégions un règlement régional", au conflit dans ce pays, avait déclaré jeudi dernier, à Washington, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en marge du premier sommet afro-américain. Cette vision, soulignons-le, est largement partagée, notamment par l'Union africaine (UA) qui insiste sur un dialogue national impliquant toutes les parties prenantes. Au terme de sa 449e réunion tenue lundi à Addis-Abeba, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA qui s'est déclaré "profondément préoccupé" par la situation actuelle en Libye, "a pris note avec satisfaction de la création de deux comités traitant des questions politiques et sécuritaires, coordonnés respectivement par l'Egypte et l'Algérie". En effet, les pays voisins de la Libye ont décidé, en juillet dernier à Tunis, de mettre en place deux commissions, l'une sécuritaire présidée par l'Algérie et l'autre politique présidée par l'Egypte. La commission sécuritaire a pour mission de coordonner ainsi que de renforcer les mesures sécuritaires et le contrôle des frontières entre la Libye et les pays voisins. Elle va également œuvrer à intensifier la coopération avec tous les groupes armés en Libye. L'Algérie, l'Egypte, la Libye, le Maroc, la Tunisie et les Etats-Unis ont exprimé récemment dans une déclaration commune à Washington, leur inquiétude face à la violence qui a créé une crise humanitaire tragique en Libye. Les cinq pays ont partagé la vision de l'Algérie de trouver une solution dans le cadre du dispositif de Tunis, appelant toutes les parties à adopter un cessez-le-feu immédiat et à engager des négociations en vue de trouver une solution à la crise. A. R. Nom Adresse email