La liberté de culte, le mufti de la République et le fonds de la zakat étaient, entre autres, les sujets sur lesquels est revenu le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, dans un entretien accordé, jeudi, à l'APS. Dans son entretien, le premier responsable du secteur a insisté sur le rôle que doit jouer la mosquée face aux pratiques visant à créer des minorités religieuses non musulmanes en Algérie. Pour le ministre, le danger de la pratique d'un culte non musulman en Algérie "ne réside pas dans la religion elle-même, mais plutôt dans le prolongement pouvant atteindre des institutions d'influence étrangère qui peuvent interférer pour créer des minorités en Algérie". M. Aïssa met l'accent sur l'importance de la mosquée à "protéger et sensibiliser les Algériens à ce danger, d'autant qu'un dialogue est ouvert sur la nature des mouvements religieux activant en Algérie, en Afrique et en Amérique latine : sont-ils chrétiens ou juifs ou des sectes juives ou chrétiennes ?", sans donner plus de précisions. Le ministre ne dit pas si des minorités juives ou chrétiennes activeraient dans le pays et si leurs connexions avec des pays étrangers sont bel et bien confirmées. Autre dossier abordé par le ministre, celui du mufti de la République. "La question du mufti de la République est toujours d'actualité et va dans le sens de la proposition appelant à créer une académie", a-t-il affirmé, soulignant que la fatwa (décret religieux) "ne doit pas être limitée à une personnalité indépendante qui émet des fatwas et impose son avis religieux aux Algériens". Il a évoqué la possibilité de soumettre à la présidence de la République des "modifications" concernant cette proposition pour créer "une académie qui regroupera des représentants des conseils scientifiques de wilaya et qui sera élargie aux experts et spécialistes dans différents domaines dont des astronomes, des médecins, des psychologues et des sociologues". Le ministre a, par ailleurs, annoncé que l'instance nationale de la zakat sera prochainement convoquée pour engager une réflexion en vue de trouver une nouvelle formule du crédit bonifié, et ce, à la suite de la recommandation du Conseil national scientifique selon laquelle le crédit bonifié n'a pas atteint son objectif du fait du "faible taux de rentabilisation des crédits accordés qui ne dépasse pas les 10%". Pour ce qui est de la formation des imams, Mohamed Aïssa a affirmé que l'Algérie assurait une formation spécialisée d'imams au profit de ses jeunes et des jeunes des pays du Sahel "loin de tout tapage médiatique" et ne se contente pas seulement d'organiser des stages de deux à trois semaines. Il a précisé que la formation se faisait sur la base du niveau d'instruction du candidat et de sa capacité à réciter le Coran, rappelant que l'Algérie recevait des demandes de formation d'imams de plusieurs pays, dont la Turquie et la Malaisie. S'agissant de l'organisation de la saison du hadj, le ministre a affirmé que son département œuvrait "progressivement" à permettre à l'Office national du hadj et de la omra (ONHO) de superviser l'ensemble des agences chargées de l'organisation de cette opération sous l'égide du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs. Il a, à ce titre, affiché son optimisme quant à la hausse du nombre d'agences de tourisme chargées de l'organisation de cette opération, estimant que cela ne fera qu'optimiser les choix devant les citoyens concernés par le hadj. Le ministre a fait savoir que l'ONHO est chargé de 16 000 hadjis sur plus de 28 000 au total. D. S. /APS Nom Adresse email